« Les parlementaires africains doivent parler d’une seule voix pour se faire entendre dans les négociations climatiques », a déclaré Arona Soumaré, expert principal en changement climatique et croissance verte à la Banque africaine de développement, ce jeudi lors de la 25è session de la conférence des Parties sur le Climat (COP 25).
« Pour la mise en œuvre effective de l’Accord de Paris, les parlements doivent prendre des décisions fortes de manière plus concertée pour faire face aux changements climatiques. Les engagements pris doivent être traduits dans les initiatives des législations nationales. Ces actions doivent être dotées de ressources financières appropriées. Elles doivent également bénéficier d’un suivi rigoureux des gouvernements. Les parlements se trouvent ainsi au cœur de la réponse au changement climatique afin que nos priorités en matière de financement de la résilience climatique soient prises en compte », a-t-il plaidé lors de la session parallèle du Parlement panafricain (PAP) sur le rôle des parlementaires africains dans la mise en œuvre de l’accord de Paris.
« Force de proposition »
Ce panel co-organisé par la Banque, le PAP et l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) intervient pour mettre en place un cadre de travail collaboratif. Le but est de renforcer la synergie de notre organisation et doter les députés africains des outils nécessaires dans la mise en œuvre de l’accord de Paris et atteindre les objectifs des contributions déterminées au niveau national (CDN).
« Les parlementaires africains constituent une force de proposition et sont à même d’être à l’avant-garde de ce combat contre les changements climatiques », a précisé Arona Soumaré.
Actuellement, environ 38% des financements de la Banque sont alloués aux projets liés aux questions climatiques. « Nous continuerons à mobiliser plus de ressources en faveur de la lutte contre les dérèglements climatiques », a-t-il soutenu. Il a rappelé que la Banque s’est engagée à augmenter le financement climatique à 25 milliards de dollars entre 2020-2025.
Statut particulier de l’Afrique
Le président du Parlement panafricain, Hon Nkodo Roger Dang, est revenu sur la nécessité d’unifier les actions des pays africains pour que les « besoins particuliers » du continent liés aux changements climatiques, soient reconnus comme tels. « Les pays africains ne peuvent nullement être traités au même titre que les pays occidentaux dans ces négociations. Ils ne disposent pas de la même capacité de développement », a-t-il fait savoir.
Selon Mithika Mwenda, directeur exécutif de l’Alliance panafricaine pour la Justice climatique (PACJA), tous les rapports et études s’accordent sur le « statut particulier » de l’Afrique. « Nous sommes résolus à travailler afin que ce statut soit reconnu au cours de ces négociations », a-t-il conclu.
La Conférence des nations unies sur les changements climatiques (COP 25) se tient à Madrid, en Espagne, du 2 au 13 décembre 2019. Au cours de ces assises, les pays négocieront des programmes plus ambitieux pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, conformément à l’Accord de Paris.
Source : BAD