De récentes recherches révèlent que les océans absorbent beaucoup plus de dioxyde de carbone atmosphérique qu’on l’imagine. Une bonne nouvelle mais qui n’est pas sans conséquences sur le système climatique et la vie océanique.
Depuis le début de l’ère industrielle et les émissions significatives de carbone, les océans (qui couvrent 70% de la surface de notre planète) ont absorbé d’importantes quantités de CO2 provenant des activités humaines. Toutefois, elles ont leurs limites et conséquences.
Selon le rapport spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère publié fin septembre 2019, l’océan a déjà absorbé plus de 90% de la chaleur excédentaire du système climatique et continuera à en absorber. D’ici à 2100, il absorbera 2 à 4 fois plus de chaleur que pendant ce siècle. Les 104 auteurs du rapport, issus de 36 pays et qui s’appuient sur près de 7 000 publications scientifiques, établissent aussi que l’océan a augmenté deux fois plus vite en température depuis 1993.
Des conséquences désastreuses
« Comment voulez-vous refroidir les centrales nucléaires dans pareilles conditions ? », s’interroge Gilles Bœuf, Professeur d’Université intervenant sur les questions de biodiversité. « L’autre problème, c’est qu’il y a de plus en plus de zones où l’oxygène s’effondre, rapporte le site d’information www.geo.fr. Sans évoquer l’acidification qui augmente à toute vitesse. » Ce qui modifie profondément les océans, avec des répercussions significatives sur la vie océanique, l’augmentation du niveau de la mer et les risques naturels à l’instar des cyclones.
Lorsqu’une plus grande quantité de dioxyde de carbone se dissout dans les océans, cela entraîne l’acidification des océans. Cela s’est traduit par une diminution du pH (unité de mesure de l’acidité d’une solution) de la surface des océans de 0,1 ; ce qui correspond à une augmentation de 30% de l’acidité des océans. Cette hausse soudaine de l’acidité des océans est inconnue des organismes marins qui seront affectés par le ralentissement de la croissance du corail et du plancton, dissolution des coquilles des ptéropodes (minuscules escargots marins).
Enfin, le réchauffement de l’océan réduit le brassage entre les différentes couches d’eau et en conséquence, diminue l’approvisionnement en oxygène et en nutriments nécessaires à la vie de la faune et à la flore marines jusqu’à 1 000 m de profondeur.
Carlos Houémakou