Le Programme alimentaire mondial (Pam) et Choithrams ont noué en 2015 un partenariat au profit du programme des cantines scolaires du Bénin. A ce jour, vingt écoles réparties dans les départements de l’Atacora, l’Ouémé et le Mono en sont bénéficiaires. A l’école primaire publique (Epp) d’Agontimè, commune d’Athiémé dans le département du Mono, les fruits de ce partenariat sont nombreux après cinq années de mise en œuvre.
Une cuisine moderne, un réfectoire spacieux, un jardin qui fournit des produits maraîchers, un moulin à maïs. Ce sont-là quelques-unes des réalisations du partenariat Pam-Choithrams au profit de l’Epp d’Agontimè.
« C’est une satisfaction parce qu’avant, les enfants mangeaient dans les salles de classe ; aujourd’hui ce n’est plus le cas. Grâce à Choithrams, nous avons également une cuisine durable », salue Ignace Houéssou, le directeur de l’école. Pour Sam Agossou, 10 ans, élève en classe de Cm 1, il n’y a rien de mieux que de manger à la cantine à midi : « On mange bien, je me repose avec mes camarades et on travaille à l’école ».
Une approche holistique de l’alimentation scolaire
Dans cette école où 194 enfants viennent acquérir le savoir, la cantine fait plus que d’offrir un repas chaud tous les jours d’école. Selon David Adomahoun, le responsable des activités de cantines scolaires dans le Couffo au Pam/Bénin, l’Epp Agontimè offre une approche holistique de l’alimentation scolaire. Celle-ci est mise en œuvre à travers des activités de jardinage, de champ, ainsi que des activités génératrices de revenus (Agr) qui sont développées avec la communauté pour renforcer financièrement la cantine et assurer la bonne santé des apprenants, dans l’optique d’asseoir une relation privilégiée entre l’école, la cantine et la communauté.
Non loin de l’école, un moulin écrase gratuitement du maïs pour la cantine. La machine profite aussi à la communauté qui y fait moudre son maïs et les revenus générés servent à motiver le meunier et à renflouer la caisse de la cantine. Grâce au partenariat Pam-Choithrams, le groupement des femmes « Venez voir » d’Agontimè a par ailleurs obtenu un appui pour le renforcement de ses Agr.
Un jardin aux bons soins de la communauté
Le jardin est assurément l’une des innovations de la cantine scolaire. Le processus de son installation a connu la participation de la communauté qui a désigné trois personnes pour en assurer la gestion. « Les volontaires sont formés par les cadres du ministère de l’agriculture de la commune d’Athiémé sur les itinéraires techniques et sur la gestion du jardin comme une exploitation agricole », souligne David Adomahoun.
Hormis l’appui direct à la mise en œuvre de la cantine scolaire, le Pam a mis à la disposition du jardin des semences, ainsi que des grillages en fer pour le sécuriser et le protéger des animaux. Le site bénéficie également d’un système d’irrigation.
Améyovi Godjan, Faustin Akakpo et Francis Kounoudji sont les personnes désignées par la communauté pour s’occuper du jardin. Ils y cultivent une variété de légumes. « Nous produisons des légumes comme gboman, têtê, adémin, du piment, de la tomate…», explique Francis Kounoudji, qui est aussi le président de l’association des parents d’élèves. Pour lui, nourrir les enfants est et demeure l’objectif N°1 qui vise à lutter contre la faim (0DD 2).
Dame Améyovi Godjan, qui a mis à la disposition de l’école le site sur lequel est érigé le jardin, est, elle, fière de son geste : « J’ai été très contente de l’arrivée de la cantine dans notre communauté. Nos enfants souffraient avant. Ma contribution a été de mettre à disposition ce domaine où nous pouvons cultiver des légumes pour nourrir nos enfants ».
« L’apport de Choithrams est considérable »
« L’apport de Choithrams aux cantines scolaires est considérable. De 10 écoles inscrites sur la ligne de départ, les écoles bénéficiaires sont passées à 20 lors de la deuxième phase du projet », fait savoir David Adomahoun.
Les écoles prises en compte par le partenariat Pam-Choithrams bénéficient, entre autres, de la construction d’une cuisine, d’un réfectoire, de l’installation d’un moulin, de la mise en place d’un jardin scolaire, d’un forage pour celles n’ayant pas accès à l’eau potable.
Pour la période 2019-2021, Choithrams compte injecter 750,000 dollars américains pour soutenir le développement des cantines scolaires dans les 20 écoles. Celles-ci sont réparties dans l’Atacora (5 dans la commune de Boukoumbé et 5 dans la commune de Toucoutouna), l’Ouémé (5 écoles) et le Mono (5 écoles dans la commune d’Athiémé).
Flore Nobimè