À la Faculté des Sciences de la Santé (FSS) de Cotonou, une assemblée des acteurs engagés dans la lutte contre les médicaments de qualité inférieure, la drogue et les explosifs s’est réunie depuis le 17 juillet 2024. Elle marque le début d’une formation dédiée à l’adoption de technologies innovantes pour renforcer la surveillance pharmaceutique et la détection des substances illicites.
Cette initiative, orchestrée par le Conseil de surveillance du sous-secteur pharmaceutique, l’Agence nationale de contrôle de la qualité des produits de santé et de l’eau, et l’organisme de soutien PoD One DHBC, vise à moderniser les approches locales face à la prolifération des médicaments falsifiés, des drogues et des explosifs.
Le professeur Josué Avakoudjo, doyen de la faculté, a exprimé son inquiétude face aux statistiques alarmantes. Dans ses dires, il a fait savoir que selon l’OMS, un médicament sur dix est contrefait, avec une prévalence notable en Afrique subsaharienne. Les antipaludiques et antibiotiques sont particulièrement touchés, tandis que la consommation de drogues psychoactives, en hausse constante, menace la santé publique mondiale. « Environs 275 millions de personnes ont fait usage de drogue psychoactive au cours de l’année 2020, un chiffre qui d’ici 2030 augmentera de 11% dans le monde dont 40% en Afrique », a-t-il alerté. Ces chiffres soulignent l’urgence d’une stratégie concertée axée sur l’innovation technologique, a-t-il insisté.
La rencontre n’est pas seulement une occasion d’apprentissage mais aussi un espace d’échanges entre divers acteurs, y compris les autorités sanitaires, les forces de contrôle, la justice et le milieu académique. Cette collaboration permettra de créer une synergie efficace contre ces menaces. Pour la Présidente du Conseil de surveillance du sous-secteur pharmaceutique, la formation est un catalyseur pour l’élaboration de stratégies de détection avancées. Elle a salué la diversité des participants, soulignant l’importance de leur coopération pour un impact significatif.
Dr Ali Imorou Bah Chabi, Secrétaire général du Ministère de la santé, a rappelé les réformes en cours pour éradiquer le trafic des médicaments de qualité inférieure. Il a mis en lumière l’importance de cette formation pour concevoir un modèle organisationnel adapté aux besoins du Bénin, visant une lutte plus efficace contre les médicaments falsifiés et les drogues.
PoD One DHBC, société française experte depuis sept ans dans le soutien aux systèmes de santé publique, joue un rôle clé dans cette initiative. Leur expertise en modernisation des systèmes de détection est une ressource précieuse pour les autorités béninoises dans leur combat contre ces fléaux. Cette rencontre symbolise un pas décisif vers un futur où la technologie et la collaboration internationale seront les piliers de la sécurité sanitaire et de la lutte contre les substances illicites au Bénin et au-delà.