Le Réseau des médias pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN) a tenu, ce mercredi 17 juillet 2024, son webinaire mensuel. Ce rendez-vous a permis de discuter sur le thème : » Autonomisation de la femme : enjeux, défis et perspectives en Afrique de l’Ouest et du Centre ». Une thématique développée par Arlette Mvondo, Conseillère régionale sur les violences à l’égard des femmes et des filles au bureau régional Afrique de l’Ouest et du Centre à ONU Femmes.
Selon Arlette Mvondo, l’autonomisation des femmes traduit la capacité des femmes et des filles à prendre conscience des défis structurels et conjoncturels auxquels elles sont confrontées. Cette autonomisation permet aux femmes de contribuer activement au développement de leurs pays.
Elle a insisté sur l’importance de l’éducation, un droit fondamental qui doit être accessible à toutes les filles. Ceci leur permet de réaliser leurs rêves et de devenir des acteurs clés dans divers secteurs. Ce qui augmente la productivité et le produit intérieur brut (PIB) de leurs nations.
A en croire la Conseillère régionale, depuis la conférence de Beijing, des avancées significatives ont été réalisées, notamment l’amélioration du cadre normatif avec l’adoption de conventions internationales et régionales. A ces conventions, s’ajoute la promulgation de lois au niveau national pour protéger les droits des femmes. Ces mesures ont permis de revoir l’âge légal du mariage et d’améliorer l’accès aux méthodes contraceptives, réduisant ainsi les cas de violences faites aux femmes et aux filles.
Impact sur le développement
Arlette Mvondo a souligné que les investissements dans l’autonomisation des femmes sont essentiels pour le développement durable. Avec 52% de la population constituée de femmes, il est impératif de les inclure dans les politiques de développement. Par exemple, la réduction des violences faites aux femmes pourrait représenter un gain significatif pour le PIB, estimé actuellement à 0,4% en raison des dépenses liées à ces violences.
Les défis sont encore nombreux, notamment en matière de mortalité maternelle, avec des taux alarmants dans certains pays. « Je vois ici le Nigéria qui est pratiquement à 1067 décès et le Tchad à 1043 décès pour 100 000 naissances vivantes« , informe-t-elle. Pour elle, investir dans la santé et l’éducation des femmes pourrait considérablement améliorer ces indicateurs.
Stratégies pour l’avenir
Pour atteindre les objectifs fixés à l’horizon 2030, ONU Femmes met en œuvre plusieurs stratégies essentielles. Ces stratégies, en collaboration avec les ministères, ls agences des Nations Unies et la société civile, visent à créer un environnement propice à l’épanouissement des femmes et à leur participation active au développement des pays.
Premièrement, l’organisation travaille à augmenter la représentation politique des femmes en collaborant avec les partis politiques pour présenter plus de candidates et assurer leur formation adéquates. Deuxièmement, ONU Femmes soutient l’entrepreneuriat féminin en encourageant les femmes à formaliser leurs activités économiques, à travers des formations professionnelles, l’accès au crédit et la sécurisation de la propriété.
Enfin, la promotion de la masculinité positive vise à impliquer les hommes comme alliés dans le processus d’autonomisation, en déconstruisant les stéréotypes et en favorisant une complémentarité entre les genres.