Au deuxième jour des activités, les étudiants ont planché dans le cadre de l’atelier-concours sur le thème : « le renouvellement urbain et la transition écologique à l’ère du numérique. Cas du quartier de TANKPÈ à Abomey-Calavi au Bénin. » Comme cas d’école, ils doivent faire une proposition de projet sur un site de 161 hectares sis à Tankpè, un quartier de la ville de la commune d’Abomey-Calavi, la deuxième commune la plus peuplée du Bénin après Cotonou. Trois équipes ont travaillé sur le projet.
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Jennifer Quenum est étudiante en première année d’architecture à l’EAMAU. Son équipe a « proposé la reconstruction du CEG Tankpè existant déjà et la construction d’espaces communautaires, de réjouissance et de jeux. En effet, nous avons déjà remarqué qu’à Tankpè, il n’y a pas de distinction entre les logements des différentes classes sociales. Nous avons donc proposé des logements du même type, accessibles aux habitants de haute ou de basse classe sociale. Ce qui facilitera l’intégration des personnes pas très aisées. Nous avons aussi prévu le réaménagement du marécage et la construction d’une ferme agricole pour que les habitants puissent faire de la pisciculture. »
Pour s’aligner sur le thème choisi, l’équipe a prévu au niveau des espaces communautaires, des Wi-Fi zones gratuits et des prises électriques. De façon globale, elle fait une proposition qui s’aligne sur la réduction du réchauffement climatique, la promotion de la consommation des produits locaux et l’aménagement d’une piste cyclable.
Transformer les problèmes en opportunités
De son côté, Rostand Olivier Capo-Chichi, étudiant en première année de Master à l’EAMAU a proposé, avec son équipe, un concept visant à s’inspirer des nombreux problèmes relevés sur le site afin de les transformer en opportunités. « En ce qui concerne l’amélioration du cadre de vie, nous avons proposé de refaire les voies entièrement avec des matériaux disponibles localement et l’améliorer le système d’assainissement présent sur le site », précise-t-il. L’éclairage du site, l’amélioration du réseau de collecte des déchets solides et ménagers ; sont entre autres aspects abordés. Sans oublier l’idée d’ériger un parc pour permettre aux populations de pouvoir disposer d’un espace de repos ; et des centres pour les jeunes.
« Nous avons proposé la réhabilitation du CEG Tankpè. Nous avons aussi travaillé sur des logements afin de permettre aux populations d’accéder à des logements spacieux et confortables à moindre coût. Il est prévu des centres culturels et des médiathèques pour les jeunes », ajoute Rostand Olivier Capo-Chichi. Il opte avec son équipe pour une innovation visible à travers la conservation des matériaux de construction locale. L’autre approche a été plus technique et relative à l’amélioration de l’expérience immatérielle du ressenti des populations sur le site.
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En master 1 en gestion urbaine à l’EAMAU, Hullan Triomphe Assongba et son équipe ont proposé un projet visant à créer un modèle de quartier résidentiel qui va compenser les nuisances dans la localité et offrir aux habitants un cadre de vie sain, adéquat et calme. La proposition est déclinée sous plusieurs aspects. « Notre projet donne une piste de réponse pour redonner au quartier, une nouvelle couverture végétale. Prendre la réduction du couvert végétal et la renouveler pour que dans les années à venir elle soit mieux entretenue. Que les constructions soient plus en respect avec le végétal et l’environnement », renchérit Hullan Triomphe Assongba.
Sur le volet architectural, l’équipe s’est focalisée sur les aménagements paysagers, d’espaces culturels et sociaux, et très peu sur du bâti.
« J’ai été agréablement surpris […] »
« J’ai été agréablement surpris par la qualité des différents projets. C’est vrai qu’il y a toujours l’aspect encrage professionnalisme qui peut empêcher un peu, mais ils ont fait un très bon travail basé sur des réflexions assez profondes dont on peut s’inspirer en tant que professionnels, les améliorer et les mettre en application pour le développement économique et environnementale de notre pays », rassure Wilfried Kakpo, architecte urbaniste et membre du jury.
Au-delà de cet aspect, analyse Wilfried Kakpo : « le choix même des sites montre la volonté de tenir compte des défis contemporains. Il s’agit de Tankpè. Un quartier qui est à côté de la centrale thermique, qui a deux lignes de rotation qui passent, qui a un marais et qui est au beau milieu des zones d’habitation. Ils ont essayé d’intégrer tous ces aspects à l’aménagement. »
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Le samedi 7 septembre, le jury a délibéré. Cependant, il a tenu à mentionner que tous les projets étaient à la hauteur des attentes. Initiative de l’UEB EAMAU, l’atelier concours vise à réunir les membres de l’UEB EAMAU autour d’une thématique urbaine afin de promouvoir la collaboration entre les futurs acteurs de la ville. C’est aussi un moyen pour encourager la créativité et l’innovation dans la résolution des problèmes urbains, tout en développant l’esprit d’équipe, de leadership et de compétitivité entre les membres de l’Union.
L’atelier concours artistique pour sa part vise à initier un concours d’art collaboratif pour promouvoir la créativité collective et renforcer les liens au sein de la communauté. Pour ces deux ateliers, les meilleurs ont été récompensés.