Empowerment des femmes francophones dans les négociations climatiques, un atout pour un futur durable

Un groupe de femmes francophones issues de 22 pays d’Afrique et des Caraïbes se prépare à prendre part à la 29e Conférence des Parties (COP29) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), prévue à Baku, Azerbaïdjan. Du 14 au 17 octobre 2024, ces femmes ont participé, en RDC, à un atelier intensif qui vise à renforcer leur capacité de négociation et à faire entendre leurs voix dans un environnement où la langue et la représentativité sont souvent des obstacles majeurs.

Cet atelier, lancé le 14 octobre à Kinshasa, s’inscrit dans un effort plus large visant à renforcer le rôle des pays francophones dans les discussions climatiques internationales. « La formation poursuit trois objectifs majeurs : permettre aux négociatrices francophones de perfectionner leurs compétences, renforcer la présence des femmes dans les équipes de négociation, et favoriser un échange entre jeunes et négociatrices expérimentées », a déclaré Cécile Martin Phipps, directrice de l’Institut de la francophonie pour le développement durable (IFDD), lors de l’ouverture de l’atelier.

L’initiative prend une importance particulière alors que les pays francophones, souvent moins présents dans les grandes négociations internationales, sont parmi les plus touchés par les effets des changements climatiques. Ces États, et en particulier leurs populations les plus vulnérables comme les femmes, doivent être en mesure de défendre fermement leurs intérêts à la table des négociations.

Briser la barrière linguistique pour une participation accrue

L’une des barrières les plus significatives dans ces négociations est la langue. La maîtrise de l’anglais, langue dominante dans les discussions internationales, reste un défi pour de nombreux pays francophones. La ministre congolaise de l’Environnement, Eve Bazaiba Masudi, souligne l’importance de cet atelier.

A l’en croire, cet effort de renforcement des capacités est essentiel pour que les pays francophones soient entendus et respectés dans les négociations. Elle ajoute que les populations sont les premières victimes des effets des changements climatiques et « les négociateurs doivent être parfaitement formés pour défendre nos intérêts à la table de négociation. »

En renforçant les compétences linguistiques et techniques de ces femmes, la francophonie se dote d’un atout majeur pour jouer un rôle plus influent dans les discussions internationales, où les décisions prises affecteront directement les régions les plus vulnérables du monde.

Une place plus importante pour les femmes dans les discussions climatiques

L’un des grands défis des négociations climatiques reste la faible représentation des femmes. Bien qu’elles constituent plus de la moitié de la population mondiale et soient parmi les premières affectées par les effets du changement climatique, leurs voix restent souvent en marge des grandes décisions. Cet atelier vise à changer cette dynamique.

Issa Bado, spécialiste du programme de négociations internationales à l’IFDD a expliqué que les femmes sont souvent les premières à subir les effets des changements climatiques, en particulier dans les régions francophones d’Afrique. Cet atelier leur donne en effet, les outils nécessaires pour occuper une place plus visible et influencer les décisions qui seront prises à la COP29.

En vue de renforcer cette participation, l’IFDD et ses partenaires ont prévu plusieurs outils d’aide, notamment des guides de négociation et des programmes de jumelage avec des négociatrices anglophones. Cette approche vise à créer une synergie entre les délégations francophones et anglophones, facilitant ainsi une meilleure compréhension et collaboration entre les parties.

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