Le ministre a mis en avant l’importance capitale du Fonds spécial pour les pertes et préjudices, conçu pour compenser les impacts climatiques irréversibles subis par les pays en développement. Créé lors de la COP28 à Dubaï, ce fonds, actuellement doté de 712 millions de dollars de promesses, est perçu comme un outil essentiel pour faire face aux événements climatiques extrêmes qui frappent les populations les plus démunies.
Daouda Ngom a appelé les nations à des engagements financiers concrets pour garantir des mesures d’adaptation et de résilience. Le ministre a rappelé que les promesses doivent se traduire par des actes tangibles pour éviter que les efforts des pays en développement ne soient balayés par les effets dévastateurs du changement climatique.
La transition écologique : une question de justice
Daouda Ngom a également insisté sur la nécessité d’une transition juste et équitable pour les pays en développement. Il a plaidé pour l’établissement d’un prix plancher du carbone afin de garantir une rémunération équitable des transactions liées au marché carbone. « Les pays à faible revenu doivent être soutenus pour qu’ils puissent participer pleinement aux efforts globaux de neutralité carbone », a-t-il souligné, précisant que cet accompagnement est indispensable pour réduire les inégalités climatiques.
En partageant l’expérience du Sénégal, le ministre a illustré les défis auxquels sont confrontés les pays en développement. Avec plus de 30 milliards de francs Cfa mobilisés pour faire face aux inondations et soutenir les sinistrés, le pays a démontré son engagement malgré des ressources limitées. Les côtes sénégalaises, qui s’étendent sur 718 km, subissent des pertes importantes en termes d’habitat et d’infrastructures, mettant en lumière la nécessité d’un soutien international accru.
« Les investissements nationaux sont souvent réduits à néant par des catastrophes climatiques récurrentes, obligeant nos pays à s’endetter davantage. Cette injustice doit être corrigée », a martelé Daouda Ngom, appelant à une révision des mécanismes de financement pour répondre efficacement aux besoins des pays vulnérables.
Vers un financement climatique simplifié et rapide
Le ministre a également exhorté les parties prenantes à simplifier les processus d’accès aux financements climatiques. Des mécanismes rapides et transparents sont indispensables pour soutenir la mise en œuvre des Contributions Déterminées au niveau national (CDN) et des Plans nationaux d’adaptation (PNA). « L’efficacité de l’action climatique dépend de notre capacité à fournir des financements sans bureaucratie excessive », a-t-il ajouté.
Concluant son discours, Daouda Ngom a lancé un appel universel à « agir vite et bien ». Il a rappelé que, malgré les obstacles persistants, les 33 années de lutte contre la crise climatique depuis le Sommet de Rio en 1992 montrent que des progrès sont possibles. « L’avenir de notre planète et la survie de l’humanité dépendent de nos choix d’aujourd’hui. Ne laissons aucun pays derrière », a-t-il exhorté.
À la COP29, le Sénégal s’impose une fois de plus comme une voix forte pour les pays en développement, mettant en avant la nécessité d’un financement climatique juste et inclusif pour relever les défis mondiaux du changement climatique.