Pour Edouard Gning, journaliste chez Brut Afrique, les violences faites aux femmes et aux filles font partie des thématiques sur lesquels il faut cibler les jeunes. Ce faisant, on leur apprend comment éduquer et sensibiliser les enfants. Malheureusement, déplore-t-il : « les filles sont sensibilisées sans les garçons alors que plus tard, c’est eux qui deviennent les bourreaux. Il ne faut plus laisser le choix aux gouvernements. Il y a des engagements qui ont été pris. En tant que journaliste, on doit s’informer et informer les populations. Ce ne sont pas les politiques qui doivent en parler mais les journalistes en utilisant la puissance des médias sociaux. »
A l’exemple de son rôle à la radio nationale où elle travaille, Cécile Goudou estime que pour interpeller les gouvernants sur le respect des droits des femmes et des filles, il faut que les journalistes soient formés, connaissent les engagements pris par les pays, et fassent l’état des lieux des instruments législatifs pris. Hormis cet aspect, Cécile Goudou pense qu’il est utile de faire parler les concernés. Le journaliste doit également faire preuve de créativité et être inventif. Il doit maitriser la thématique qu’il traite et apprendre à rédiger des articles comparatifs entre les différents pays.
Pour sa part, Bakary Gueye, journaliste et directeur de publication du site Initiatives News en Mauritanie, reconnaît que les médias jouent un rôle fondamental sur ces questions. « Il faut, à l’en croire, centrer le travail sur la formation des journalistes afin qu’ils soient des relais de ce qui se passe. Dans nos pays, sur ces questions, l’arsenal juridique existe, il y a beaucoup d’engagements de nos Etats et des organisations, et le rôle du journaliste devient crucial pour s’en s’approprier et rappeler les engagements pris avec beaucoup d’insistance. Ce qui n’est souvent pas le cas. Pour que cela change, il faudra de la formation et des motivations », conclut-il.