Fermeture de l’USAID : une menace pour le traitement du VIH/SIDA en Afrique

Les États-Unis ont fermé, lundi 3 février 2025, l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID). Cette fermeture a provoqué une onde de choc sur le continent africain. Et pour cause, la fermeture de l’Agence compromet le traitement du VIH/SIDA en Afrique, mettant en danger des millions de vies.

La suspension des activités de l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID) affecte gravement les infrastructures médicales africaines. Plusieurs pays comme le Malawi et l’Ouganda sont touchés par cette décision d’autant plus qu’ils bénéficient des aides de l’Agence. En Ouganda, la clinique Reach Out Mbuya, qui prenait en charge 200 patients par jour, a dû licencier tout son personnel, a rapporté BBC Afrique.

Au Malawi, les centres de dépistage et de traitement du VIH sont devenus inaccessibles, plongeant les patients dans l’incertitude. « Sans ARV, la résistance médicamenteuse va exploser », alerte Tom Ellman, de Médecins Sans Frontières. « Nous n’avons plus accès à nos médicaments. Nous devons prier et espérer un miracle », a affirmé Eddah Simfukwe Banda, patiente séropositive au Malawi, au micro de BBC Afrique.

Il est à noter que sa clinique locale, financée par l’USAID est restée fermée malgré les autorisations de livraison de médicaments. En Ouganda, Mike Elvis Tusubira, diagnostiqué séropositif en 2022, a également partagé son angoisse : « C’est une question de vie ou de mort. Ma femme, qui utilise la PrEP pour être protégée, n’a plus de médicaments. » Pour rappel, l’USAID avait injecté 295 millions de dollars dans le système de santé ougandais en 2023, couvrant les traitements contre le VIH, la tuberculose et le paludisme.

Face à cette situation préoccupante, les gouvernements africains tentent de réagir. Le ministère ougandais de la Santé encourage le personnel licencié à continuer à travailler bénévolement, tandis qu’au Malawi, les autorités cherchent des partenaires pour maintenir les services de santé. Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA, prévient : « Sans l’appui américain, nous risquons 6,3 millions de décès supplémentaires d’ici cinq ans. » Plus qu’un choc financier, la fermeture de l’USAID représente une menace aux progrès dans la lutte contre le VIH/SIDA en Afrique ; un nouveau défi pour les dirigeants africains.

Elisée Anani

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