Cotonou a accueilli du 3 au 5 décembre, la 8e Réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou (RAPO). Environ 350 personnes ont pris part à ces assises organisées par le Partenariat de Ouagadougou (PO) et le ministère de la santé du Bénin sur le thème : « les jeunes ; le changement social et de comportement : Nous en voulons plus. »
Évaluer les progrès réalisés par chacun des 9 pays membres du PO, les difficultés et les obstacles rencontrés par toutes les parties prenantes. Identifier des stratégies innovantes pour mieux impliquer les jeunes dans les décisions et les politiques de planification familiale. Définir les priorités pour 2020, dernière année de la phase d’accélération, etc…
Ce sont quelques grands objectifs assignés à cette réunion. Après trois jours de travaux, les quelques 350 délégués se sont séparés sur une série de recommandations. Les acteurs de la planification familiale ont demandé plus d’engagement aussi bien aux pays, aux partenaires qu’aux jeunes. Ils ont en outre sonné la mobilisation générale autour de l’Initiative « PO après 2020 » lancée récemment dans l’optique de créer une nouvelle vision pour relever les défis.
Le PO sur la bonne voie
Au démarrage de la réunion, Dr Fatoumata Haidara, la directrice de l’Unité de coordination du PO (UCPO) a présenté les progrès enregistrés dans les pays membres du PO. En 2016, le PO a lancé sa « phase d’accélération », visant à ajouter 2,2 millions d’utilisatrices additionnelles de méthodes contraceptives modernes d’ici 2020.
De la présentation de Dr Haïdara, il ressort que le PO est sur la bonne voie pour l’atteinte de cet objectif : « Entre 2016 et 2019, nous avons permis à 1 917 000 femmes d’accéder à la contraception. Nous sommes à 87% de l’objectif de 2020 ». Pour la directrice de l’UCPO, il est plus que jamais temps, de retrousser les manches pour couvrir les 13% restant. A l’en croire, « cela est bien possible d’ici 2020 si nous travaillons ensemble à maintenir les acquis et redoubler d’efforts sur la création de la demande, le changement social et de comportement, et l’offre de services de qualité aux bénéficiaires, à la lumière des conclusions et recommandations de la présente réunion ».
Les recommandations
Sept recommandations clés ont été formulées au sortir du conclave de Cotonou. La première appelle à redoubler d’effort et de plaidoyer auprès des gouvernements pour la prise des décrets d’application des lois sur la santé de la reproduction (SR) et créer un environnement favorable à la SR/PF. La deuxième suggère le développement de stratégies plus inclusives de mobilisation de ressources pour le financement des plans d’actions nationaux budgétisés : budget de l’État, contribution du secteur privé, appui des partenaires financiers.
Les participants ont aussi requis la disponibilité des produits contraceptifs dans tous les points de prestation de service. Ce qui implique la mise à l’échelle des meilleures pratiques d’approvisionnement et de distribution des produits contraceptifs. La quatrième est relative à l’accès des jeunes, dans leur diversité, aux services de PF. La cinquième recommandation des participants exhorte à investir davantage dans la création de la demande, le changement social et de comportement. Complètent la liste, la mise à l’échelle des pratiques de PF à haut impact et enfin, une coordination des acteurs et des interventions à tous les niveaux pour une meilleure synergie.
Le Partenariat de Ouagadougou a été lancé lors de la conférence régionale sur la population, le développement et la planification tenue à Ouagadougou en février 2011 par les 9 gouvernements des pays francophones de l’Afrique de l’Ouest et leurs partenaires techniques et financiers pour accélérer les progrès dans l’utilisation des services de planification familiale au Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo.
Germaine Smith