Une initiative majeure sera lancée au Gabon pour cartographier ses ressources en eau dans le cadre du Programme intégré pour l’alimentation en eau potable et l’assainissement de Libreville (Piaepal), démarré en mars 2021.
Le 23 janvier 2024, le directeur de cabinet du ministre gabonais de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, Paterne Ndjambou, a inauguré l’étude visant à établir une cartographie détaillée des ressources en eau et à mettre en place un Système d’information géographique (SIG) dans le pays d’Afrique centrale. Cette analyse s’étalera sur 12 mois et sera dirigée par des équipes d’experts gabonais.
L’objectif de cette enquête sur les ressources en eau est de collecter des données sur le terrain, complétant ainsi les informations existantes, notamment sur la topographie des points d’eau. Les neuf provinces gabonaises seront couvertes, avec une définition des paramètres du SIG et le choix des technologies pour le traitement des données, la modélisation hydrologique, et le développement du SIG.
Un financement conjoint de 1,23 Md de francs CFA
Concernant le financement de cette entreprise, la Banque africaine de développement (BAD), le Fonds africain de garantie et de coopération technique (AGTF), et l’État gabonais contribuent conjointement à hauteur de 1,23 milliard de francs CFA, soit environ 1,9 million d’euros. Au-delà de la gestion durable et de la préservation des ressources en eau, l’objectif global est de mettre fin au gaspillage et à la distribution inégale de l’eau au Gabon, en planifiant judicieusement son utilisation.
Malgré un potentiel considérable de 170 milliards de m3 par an, le pays fait face à des lacunes significatives en termes d’infrastructures pour mobiliser ces ressources et répondre aux besoins essentiels de ses 2,3 millions d’habitants. Moins de 55% des Gabonais en milieu urbain ont actuellement accès à l’eau potable, et ce chiffre est encore plus bas, moins de 40%, dans les zones rurales selon la BAD.
En outre, la gestion durable de l’eau au Gabon est cruciale pour le secteur agricole, qui consomme 41% des ressources disponibles, selon la FAO. Cette étude s’inscrit dans le cadre du Piaepal, visant à améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement des Gabonais d’ici à 2025.
Roméo Agonmadami