L’Afrique a rejoint la Global Green Bond Initiative (GGBI) qui facilitera les flux de capitaux privés d’investisseurs institutionnels vers des projets climatiques et environnementaux dans les pays partenaires de l’UE. Ceci grâce à la banque africaine de développement (BAD).
Aujourd’hui, les obligations vertes émergent comme un levier crucial pour soutenir les investissements écologiques et durables. En 2022, le marché mondial des obligations vertes atteignait 2 200 milliards de dollars, mais l’engagement de l’Afrique se limitait à seulement 10 milliards de dollars, une proportion apparemment minime.
Pour inverser cette tendance, la BAD a rejoint la GGBI, une initiative rassemblant diverses institutions financières mondiales telles que la Banque européenne d’investissement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, la Cassa Depositi e Prestiti d’Italie, la Caisse italienne d’épargne et de prévoyance, l’Agence espagnole pour la coopération internationale au développement, l’Agence française de développement via Proparco, et le Fonds vert pour le climat.
Cette coalition vise à favoriser l’afflux de capitaux privés vers des projets climatiques et environnementaux en fournissant une assistance technique aux émetteurs d’obligations vertes. Hassatou N’Sele, vice-présidente et directrice financière du groupe de la BAD, souligne que ce partenariat ambitionne d’atteindre jusqu’à 20 milliards d’euros d’investissements verts et de fournir une assistance technique aux pays africains dans l’identification de projets verts, renforçant ainsi les capacités des acteurs économiques.
L’agriculture occupe une place centrale parmi les secteurs ciblés en Afrique, compte tenu des 283 millions d’Africains souffrant de la faim malgré le continent détenant 65 % des terres arables mondiales. La BAD, avec son siège à Abidjan, a émis sa première obligation verte en monnaie africaine au second semestre 2022, mobilisant 19 milliards de shillings ougandais (5 millions de dollars) pour investir massivement d’ici à 2025 dans des chaînes de valeur résilientes au changement climatique et le développement des technologies agricoles, telles que les capteurs, les lasers et les drones.
Roméo Agonmadami