La trypanosomiase humaine africaine (THA), ou maladie du sommeil ne constitue plus un problème de santé publique en Guinée. L’Organisation mondiale de la santé a validé l’élimination de la trypanosomiase humaine africaine en tant que problème de santé publique dans le pays. « L’annonce d’aujourd’hui témoigne des progrès mondiaux dans la lutte contre les maladies tropicales négligées et constitue une lueur d’espoir pour les pays qui luttent encore contre la trypanosomiase humaine africaine », a affirmé Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.
Cette performance a été réalisée grâce aux actions conjuguées des autorités sanitaires du pays. En effet, le ministère guinéen de la Santé a mis en place un Programme national de lutte contre la THA en 2002 avec le soutien de l’Organisation mondiale de la santé et de l’Institut de recherche pour le développement, puis de partenaires tels que l’Initiative Médicaments contre les maladies négligées et l’Institut Pasteur de Guinée. Les différentes actions menées ont donc conduit à cette performance sanitaire de la Guinée.
« Après une recrudescence des cas de maladies du sommeil dans les années 1990, liée à des pressions anthropiques sur les mangroves du Littoral, des interventions coordonnées ont permis de réduire la prévalence à moins d’un cas pour 10 000 habitants depuis 2019, atteignant ainsi l’objectif d’élimination. Il s’agit d’un progrès important réalisé par la Guinée dans la lutte contre la maladie du sommeil qui est l’une des principales maladies tropicales négligées. L’élimination de la maladie du sommeil est le résultat de tant d’années d’efforts du Gouvernement guinéen, de ses partenaires et des communautés dans l’optique globale de la politique nationale de lutte contre toutes les maladies tropicales négligées », a confié Dr Oumar Diouhé Bah, ministre de la Santé et de l’Hygiène publique de la Guinée.
Trypanosomiase humaine africaine, que comprendre ?
La trypanosomiase humaine africaine (THA), ou maladie du sommeil, est une infection parasitaire transmise par la mouche tsé-tsé. Elle est causée par des protozoaires du genre Trypanosoma, qui infectent l’homme après la piqûre d’une mouche porteuse. Cette dernière contracte l’infection en piquant des humains ou des animaux déjà contaminés. Il existe deux formes de la maladie : Trypanosoma brucei gambiense, majoritairement présente en Afrique de l’Ouest et centrale, représente plus de 92 % des cas ; Trypanosoma brucei rhodesiense, moins répandue, est observée en Afrique de l’Est et du Sud. Les premiers symptômes incluent de la fièvre, des maux de tête et des douleurs articulaires.
À un stade avancé, des troubles neurologiques apparaissent, tels que la confusion, des troubles du sommeil et des modifications du comportement. Le contrôle de la maladie repose sur la réduction des réservoirs d’infection et la lutte contre la mouche tsé-tsé. Un dépistage précoce permet une prise en charge rapide, évitant ainsi des traitements complexes et améliorant les chances de guérison, indique l’OMS dans son communiqué.
Il faut noter que la Guinée inscrit désormais son nom sur la liste des pays qui ont éliminé la gambiense de la trypanosomiase humaine africaine. Selon le communiqué de l’OMS, sept autres pays ont été validés par l’OMS pour l’élimination de la forme gambiense de la trypanosomiase humaine africaine. Il s’agit du Togo (2020), Bénin (2021), Côte d’Ivoire (2021), Ouganda (2022), Guinée équatoriale (2022), Ghana (2023), Tchad (2024). La forme rhodesiense de la maladie a été éliminée comme problème de santé publique dans un pays, le Rwanda, comme validé par l’OMS en 2022, rapporte le même communiqué.
Elisée Anani