Le paludisme reste un problème de santé publique au Bénin. Cette réalité fait mobiliser les différentes parties prenantes, notamment l’Etat central, accompagné par l’ONG Speak Up Africa, un partenaire stratégique dont l’engagement a débouché sur la mise en place du fonds zéro paludisme géré par la banque panafricaine Ecobank. Si ces acteurs ne ménagent aucun effort pour renouveler leur engagement pour une lutte plus efficace contre le paludisme, d’autres organismes se mobilisent à leurs façons pour faire entendre leurs voix au profit de la même cause.
Exemple de l’ONG Icône 360° dont la Directrice exécutive Yvette Alavo est également la Présidente de la Coalition Zéro Palu. D’après elle, cette « coalition a été mise en place en 2023 pour l’assistance technique du Fonds mondial afin de reconstituer le plan stratégique pour les années 2023 et 2026. Elle a permis aux organisations de la société civile de présenter des activités au niveau des stratégies du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) en lien avec le Fonds mondial. » Cette coalition a également été mise en place pour conduire le changement et initier au sein des communautés locales, des activités de lutte contre le paludisme de manière durable via des interventions de sensibilisation et de prévention.
Au-delà de la coalition Zéro Palu pour la lutte contre le paludisme, l’ONG panafricaine Speak Up Africa s’investit par ailleurs dans la lutte contre le sida et la tuberculose à travers le programme Voix EssentiELLES qui se veut un réseau régional de femmes leaders. Il vise à renforcer l’engagement significatif des femmes et des filles, dans toute leur diversité, dans les processus et espaces de prise de décision qui influencent les politiques et les programmes de santé. Au Bénin, 9 organisations sont bénéficiaires du programme assorti d’un financement de 18 000 dollars par association.
« Voix EssentiELLES est un bon programme parce qu’il encourage le leadership féminin à mieux s’intégrer dans la lutte contre certaines pathologies, dont le paludisme. Le fait d’avoir choisi uniquement des jeunes leaders femmes pour mener un certain nombre d’activités, dont des campagnes de plaidoyer à l’endroit des autorités locales et gouvernementales pour plus d’équité en matière de lutte contre ces pathologies est très important », fait savoir Yvette Alavo.
Benin Malaria Youth Corps « mobilise la jeunesse »
Yvette Alavo soutient que l’autonomisation des femmes ne peut pas se faire sans un mieux-être en matière de santé. « Nous sommes disposés et engagés à faire bouger les lignes comme il se doit pour plus de justice en matière de santé chez les femmes, rassure-t-elle avant de poursuivre : je remercie Speak Up Africa pour tout ce qu’ils font en matière de lutte contre le paludisme et toutes les autres pathologies qui minent notre continent. Je salue leur engagement aux côtés des différents pays et leur mode opératoire par rapport au plaidoyer qui permet aux actions de porter. Il y a eu beaucoup de lignes qui ont bougé, d’autres continuent de bouger. En tant qu’OSC, nous nous rendons toujours disponibles autant que se peut pour pouvoir accompagner cet élan qu’ils ont si bien su insuffler aux OSC africains. »

En plus de l’ONG Icône 360°, Benin Malaria Youth Corps (BMYC) tenait également un stand à l’occasion de la commémoration de la journée mondiale de lutte contre le paludisme. En effet, c’est une organisation de jeunes béninois engagés dans la lutte contre le paludisme et la promotion de la couverture sanitaire universelle au Bénin, par le biais du plaidoyer, de la communication et de l’action fondée sur des données probantes, en partenariat avec des acteurs locaux et internationaux.
Initié par African Leaders Malaria Alliance (ALMA), une coalition des Chefs d’États africains, elle introduit sa mission qui est d’assurer un engagement significatif des jeunes béninois pour qu’ils soient au cœur des efforts de l’élimination du paludisme et l’accès à de meilleurs services de soins de santé pour devenir des agents de changement dans leurs communautés. Aujourd’hui, Benin Malaria Youth Corps compte plus de 1.000 volontaires actifs dans tous les départements du Bénin.
A la journée mondiale du lutte contre le paludisme, Benin Malaria Youth Corps a « mobilisé la jeunesse. Aujourd’hui, avec les nouvelles technologies, la jeunesse a cette possibilité d’atteindre rapidement un million de personnes en une seule journée. Et c’est ce potentiel que nous sommes en train de promouvoir pour accompagner la lutte au quotidien avec les partenaires techniques et financiers », explique Biram Amouzounvi, son président national. L’Organisation n’entend pas s’arrêter en si bon chemin : « aujourd’hui, je peux vous dire que nous avons plus de 1200 jeunes engagés, actifs et qui voulons contribuer à l’élimination du paludisme. Notre ambition est de renouveler une autre énergie dans les combats qui étaient déjà effectués. Et dans cette énergie, c’est simplement engager une nouvelle génération qui va éliminer le paludisme », s’engage le président du Benin Malaria Youth Corps.
Si en plus des efforts des politiques et Organisations de la société civile, les jeunes et les femmes qui constituent les cibles les plus généralement affectés se mêlent à la lutte, l’élimination du paludisme à l’horizon 2030 est en voie de devenir une réalité.