Mariam Mamane, 29 ans, est Ingénieure de nationalité nigérienne. En 2013, elle a fondé la start-up Jacigreen, pour transformer la jacinthe d’eau en biogaz et en engrais.
Plante aquatique envahissante originaire de l’Amazonie, la jacinthe d’eau est introduite en Afrique au 21ème siècle dans le bassin du Congo comme plante ornementale des étangs. Aujourd’hui, sa propension dans les pays tropicaux devient inquiétante.
La jacinthe d’eau recouvre des surfaces d’eau entières, empêchant ainsi la navigation, l’irrigation, la pêche et la conservation de la biodiversité. Elle provoque de ce fait la disparition de plusieurs espèces animales et végétales.
Double propriété
« On peut faire mieux et utiliser la jacinthe pour résoudre des problèmes. A partir des plantes arrachées, on peut produire un engrais naturel. La méthanisation produit un biogaz qui peut être transformé en électricité. » Celle qui a remporté le prix « coup de cœur » du jury des African Rethink Awards, une compétition qui récompense les initiatives innovantes africaines, venait ainsi de transformer les craintes de tout un peuple en opportunité.
Avec Jacigreen, Mariam Mamane veut faire d’une pierre plusieurs coups. Transformer la jacinthe en gaz naturel destiné à la fabrication d’énergie électrique pour les ménages. Puis, valoriser les déchets issus de ce procédé pour fabriquer des engrais serviables aux agriculteurs.
Des émules
« Jacigreen est un projet éco-innovant, qui contribue à l’assainissement de nos plans d’eau et rivières, et à la promotion d’une agriculture écologique, tout en comblant le déficit énergétique. Nous entendons produire 280 kWh, que nous rétrocéderons à la société nationale d’électricité au terme d’un accord tarifaire, commercial et technique », rapporte afrique.latribune.fr au sujet de son intervention sur Jeune Afrique.
Si la jeune femme a pu obtenir un financement d’environ 13 000 euros pour financer une partie de son initiative, elle a par la suite étendu ses activités au Burkina-Faso et en Côte d’Ivoire. L’alternative de Mariam Mamane a fait des émules dans la sous-région à l’instar du Bénin où Green Keeper Africa œuvre depuis 2014 à transformer la jacinthe d’eau en fibres dépolluantes.
Keneth Eganhoui