L’ONG « Filles en Actions » a plaidé pour la prise de décrets d’application de la loi modificative relative à la santé sexuelle et à la reproduction au Bénin. C’était ce mercredi 28 septembre 2022, à l’occasion de la Journée Mondiale du droit à l’avortement.
« En ce jour, nous plaidons fortement pour que soit accélérée la machinerie administrative de la fabrique des lois pour que soient rendus public ces décrets d’applications ». Telle est en substance, la déclaration de la présidente de l’ONG « Filles en Actions », Brian Sossou.
Ce mercredi 28 septembre 2022, le monde entier célèbre la Journée du droit à l’avortement. A cette occasion, « Filles en Actions » n’est pas restée en marge de cette célébration. Elle a, à travers une déclaration, plaidé pour la prise de décrets d’application de loi modificative relative à la santé sexuelle et à la reproduction.
Selon Brian Sossou, le rétrécissement de l’espace civique et la prolifération de faux récits ont un impact négatif sur la santé et les droits sexuels et reproductifs, en particulier ceux des communautés privées qui sont d’ailleurs marginalisées. En cette journée du 28 consacrée au droit à l’avortement, placée sous le thème : « l’avortement en temps incertains », l’incertitude affecte fortement la façon dont les femmes peuvent procréer. C’est pourquoi elle partage la dynamique de la campagne internationale pour le droit des femmes à un avortement sécurisé.
Plaidoyer pour la prise de décrets d’application
Le Bénin a fait des avancés considérables dans la mise en place, pour les filles et les femmes, d’un système d’encadrement de l’avortement par l’adoption de la loi modificative au Parlement, au regard du taux de morbidité et de mortalité dramatiques lié aux avortements clandestins. Consciente de cela, Brian Sossou fait néanmoins savoir qu’il n’existe aucun décret d’application de la loi n 2021-12 du 20 décembre 2021 modifiant et complétant la loi 2003-04 du 03 mars 2003 relative à la santé sexuelle et à la reproduction.
« Depuis la promulgation de cette loi modificative, il n’existe pourtant pas encore de décrets d’application la rendant ainsi muette », a-t-elle dit. Pour cela, elle plaide « pour que la machinerie administrative de la fabrique des lois soit accélérée pour que soient rendus public ces décrets d’applications s’ils sont déjà établis et une plus grande diligence dans leur mise en œuvre ».
Ceci permettra, à en croire la déclaration, d’ouvrir un dialogue franc, sûr et libre sur la question de l’interruption volontaire de grossesses au Bénin sans que les discours ne soient confondus à de la publicité, encore moins à la promotion de l’IVG en République du Bénin.
Notons que l’ONG Filles en Actions a également profité de cette occasion pour lancer son programme « She wants she chooses » qui voudra signifier « Elle veut elle choisit ». Un programme dont la première phase est un projet qui va durer trois années avec le soutien du Fonds Mondial pour les Femmes. Il va contribuer à l’avancée des droits en santé sexuelle et reproductifs des adolescentes, jeunes filles et jeunes en République du Bénin.
Roméo Agonmadami