Médicaments frelatés en Gambie : le procès s’ouvre ce jour

C’est un procès historique qui s’ouvre ce lundi 17 juillet 2023. Les parents d’enfants morts après avoir pris des médicaments…

C’est un procès historique qui s’ouvre ce lundi 17 juillet 2023. Les parents d’enfants morts après avoir pris des médicaments frelatés poursuivent le ministère de la santé et l’autorité gambienne de régulation des médicaments. Une vingtaine, ils dénoncent l’incapacité des autorités de fournir des médicaments de premier rang aux populations.

En 2022, plus de 70 enfants sont morts d’insuffisance rénale. Depuis lors, on attribue ces décès prématurés à la prise d’un médicament produit par le laboratoire indien Maiden pharmaceuticals. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce médicament était contaminé par du diéthylène glycol et de l’éthylène glycol, deux composants toxiques que l’on retrouve dans des solvants industriels. Les professionnels des pharmacies ont affirmé qu’il s’agit d’un procédé classique pour frelater des médicaments.

En son temps, la situation a semé tantôt la panique, tantôt la révolte au sein des familles concernées. Les parents des victimes accusent les autorités sanitaires, notamment le ministère de la Santé gambien et l’agence de régulation du médicament d’avoir failli à leur devoir de surveillance. En réponse à cette vague de réactions, le ministère de la santé a affirmé au travers d’un communiqué en juin, que des mesures sont prises en vue de faire face à la situation.

En effet, la Gambie a rendu obligatoire l’inspection et les tests de tous les produits pharmaceutiques en provenance de l’Inde avant leur expédition à partir du 1er juillet. Mieux, une enquête a été ouverte pour faire la lumière autour du décès de plus de 70 enfants liés à des sirops contre la toux, fabriqués en Inde. Contre ces accusations, le laboratoire indien Maiden récuse. Il s’est exprimé pour nier toute responsabilité dans l’altération du médicament.

À l’ouverture du procès ce lundi 17 juillet, les familles des victimes ont fait leur déposition. Elles réclament en titre de dommages, 250 000 dollars pour chaque enfant décédé. Après leur déposition, le procès est suspendu pour 30 jours, le temps de permettre à la haute hiérarchie (la défense) de préparer sa réponse.

Ignace Tossou

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