La préservation des ressources forestières et la promotion de la transformation locale des bois sont désormais au cœur des priorités gouvernementales au Bénin. Dans une décision prise lors du conseil des ministres du mercredi 3 avril 2024, de nouvelles mesures et modalités d’exportation des produits forestiers ont été annoncées.
Ces mesures, découlant des orientations stratégiques définies dans la politique forestière adoptée en février 2023, visent à assurer la durabilité de l’exploitation des ressources forestières. Elles projettent notamment le reboisement de 150 000 hectares de terres d’ici 2030, accompagné de la mise en place d’un système résilient de gestion et d’exploitation des espaces forestiers.
Selon le compte rendu du conseil, le nouveau cadre réglementaire prévoit que l’exportation des produits forestiers soit soumise à l’autorisation et à l’obtention préalable de l’avis technique délivré par les services compétents de la Direction générale des Eaux, Forêts et Chasse. Parmi les autorisations accordées sur tout le territoire national, figurent l’exploitation d’essences de forêts naturelles exclusivement à des fins de consommation nationale, ainsi que l’exportation de certains produits finis de bois d’essences naturelles.
Cependant, certaines restrictions ont été mises en place pour garantir la préservation des ressources forestières. Ainsi, l’exportation du bois des forêts naturelles du domaine classé de l’État, de toute essence de bois sous forme de produit forestier non transformé, ainsi que du bois de toute essence de forêts naturelles, est formellement interdite sur tout le territoire national. De même, l’exportation du bois par voie terrestre et du charbon de bois est proscrite, sous peine de sanctions.
Chaque année, la liste des essences de plantation éligibles à l’exportation et les quotas de volumes exportables par essence seront définis par le ministre chargé des Eaux, Forêts et Chasse. Ces nouvelles mesures marquent un tournant dans la gestion des ressources forestières au Bénin, visant à concilier impératifs économiques et préservation de l’environnement.
Roméo Agonmadami