Alors que la semaine mondiale de l’allaitement maternel démarre ce jeudi 1er août, le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN) a reçu le mercredi 31 juillet, Siméon Nanama, Conseiller régional en nutrition au bureau régional Unicef pour l’Afrique de l’ouest et du centre. Au cours du webinaire, il évoqué l’importance de l’allaitement maternel et les initiatives de l’Unicef pour encourager et valoriser cette pratique.
Regroupant plus d’une trentaine de journalistes d’Afrique de l’ouest et du centre, le webinaire a porté sur le thème : « allaitement maternel et premiers aliments : pour une bonne nutrition des enfants en Afrique de l’ouest et du centre. » A la question de savoir quelle est l’importance de l’allaitement maternel exclusif jusqu’à l’âge de 6 mois, Siméon Nanama, Conseiller régional en nutrition au bureau régional Unicef pour l’Afrique de l’ouest et du centre, répond : « l’allaitement maternel apporte à l’enfant les nutriments pour croître et se développer de manière harmonieuse. »
Mieux, défend-il : « il n’y a pas d’aliments qui puissent être comparés au lait maternel lorsqu’il s’agit des nutriments qu’ils apportent. Le lait maternel apporte aussi des éléments qui permettent à l’enfant d’être protégé contre les infections. Et il est aussi un aliment qui permet un développement cognitif beaucoup plus important comparé aux enfants qui sont allaités de manière artificielle. »
A l’en croire, l’allaitement maternel exclusif permet par ailleurs à la mère d’être à l’abri de la dépression. De même, elle a moins de risque de développer des cancers du sein et des cancers du col de l’utérus. Cela lui donne la capacité de maintenir son poids corporel.
Siméon Nanama précise : « on sait aussi que l’allaitement maternel permet de retarder le retour de couche et contribue de ce fait à un espacement naturel des naissances. Donc, il y a des bénéfices qui sont vraiment accumulés tant pour l’enfant que pour la mère. Et ricochet, ces bénéfices peuvent rejaillir sur la communauté et sur les pays de manière générale en matière économique. »
« Plus fort avec le lait maternel uniquement »
La situation de l’allaitement maternel en Afrique de l’ouest et du centre fait état de 40% des nourrissons de moins de 6 mois qui sont exclusivement allaités. Pour couvrir les 60% restant et encourager la pratique dans la région, l’Unicef a lancé depuis 2019, une initiative au niveau régional dénommée « plus fort avec le lait maternel uniquement. »
D’après Siméon Nanama : « c‘est une initiative lancée suite à une analyse assez détaillée des données, qui a révélé que la plupart des enfants de nourrissons qui ne sont pas exclusivement allaités dans notre région, ne sont pas exclusivement allaités à cause du fait que les mères donnent de l’eau. Il y a d’autres choses qui sont données à l’instar du miel, des décoctions, etc. »
Pour lui, le véritable problème reste l’eau qui est souvent administrée aux enfants. Et si, sur le continent, cette ressource arrive à être retirée de l’allaitement des enfants, les pays pourraient porter le taux d’allaitement maternel exclusif à plus de 50 %, qui est la cible établie par l’Organisation mondiale de la santé pour 2025. Aujourd’hui, 10 pays sur les 24 sont à un niveau d’allaitement maternel exclusif. Preuve que cette campagne produit des résultats. La communication au niveau des pays, l’accompagnement des pays pour élaborer des lois, pour réglementer la commercialisation des substituts de lait maternel, qui constitue réellement un défi pour l’allaitement maternel.
Après les six mois d’allaitement maternel, les enfants ont besoin d’un autre type d’alimentation de type complémentaire qui sont des aliments semi-solides ou solides. « Il faut des aliments qui sont une alimentation qui est diversifiée et qui est nutritive et saine. Dans notre région, nous avons fait des analyses et nous nous sommes rendus compte que seulement 18% des enfants ont accès à une alimentation qui peut être considérée comme suffisamment nutritive et équilibrée pour supporter leur croissance et leur développement. L’OMS recommande que par jour, un enfant ait dans son alimentation au moins cinq groupes d’aliments sur les huit qui existent », confie Siméon Nanama.
Dans ce cadre l’Unicef a également initié « First Food » qui comporte trois piliers dont le premier vise à travailler et à modifier l’environnement alimentaire. Le second pilier consiste à créer la demande pour ces aliments nutritifs à travers le marketing social, faire en sorte que ces produits soient attractifs et user de la communication pour créer les changements de comportement. En dernier lieu, il s’agit d’apporter un appui aux petites et moyennes entreprises locales du continent africain, de la région, pour produire et transformer les aliments locaux pour en faire des aliments qui sont nutritifs et sains pour l’alimentation des enfants.