La sécheresse qui sévit actuellement en Afrique australe est la plus grave depuis des décennies, exacerbée par le phénomène climatique El Niño. Ce dernier a entraîné des perturbations météorologiques majeures. Conséquences ? Des températures extrêmes, des précipitations irrégulières, et, par conséquent, des récoltes désastreuses. Face à cette situation, le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU se trouve en difficulté pour réunir les fonds nécessaires à sa réponse humanitaire.
Malgré l’urgence de la situation, le PAM peine à mobiliser les 400 millions de dollars nécessaires pour soutenir les sept pays de la région touchés par la sécheresse. À ce jour, seuls 20 % des fonds requis ont été collectés, laissant des millions de personnes sans aide suffisante. Parmi les pays les plus gravement touchés, la Zambie, le Malawi et le Zimbabwe ont été contraints de déclarer l’état de catastrophe nationale, illustrant l’ampleur du désastre.
Thomson Phiri, porte-parole du PAM, a exprimé son inquiétude sur la situation alarmante à laquelle fait face la région. Selon lui, environ 70 % de la population d’Afrique australe, dont la survie dépend de l’agriculture pluviale, a vu ses récoltes « anéanties » par le manque de pluie. Cela se traduit par une insécurité alimentaire qui frappe 27 millions de personnes. Elle met en péril leur survie jusqu’à la prochaine saison des récoltes en 2025.
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Face à cette crise, le PAM a commencé à se procurer des céréales blanches en Tanzanie et en Afrique du Sud. Il va également en Amérique latine pour nourrir 5,9 millions de personnes dans les zones les plus touchées. Mais les ressources actuelles sont loin de suffire. « Les besoins alimentaires sont exceptionnellement élevés et dépassent les ressources disponibles », a déclaré Thomson Phiri, mettant en lumière le décalage entre les fonds récoltés et les besoins croissants de la population.
Une double menace : sécheresse et réduction des financements
La crise est aggravée par une réduction des financements internationaux. En effet, plusieurs donateurs ont été contraints de réduire leurs budgets d’aide. Cette réduction accentue le défi auquel sont confrontées les populations d’Afrique australe. Ces coupes budgétaires, combinées à la sécheresse historique, créent une situation d’urgence humanitaire sans précédent.
Reena Ghelani, coordinatrice des Nations unies pour la crise climatique, a lancé un appel pressant pour une action immédiate. « Nous sommes très inquiets », a-t-elle déclaré, soulignant une augmentation rapide du nombre de personnes souffrant de la faim. Elle a également averti que le changement climatique pourrait entraîner des périodes de sécheresse prolongées. Elles seront plus fréquentes dans les années à venir, menaçant encore davantage la sécurité alimentaire de la région.