Cette initiative, soutenue par Olivier Jean Baptiste, ministre malgache de l’Énergie et des Hydrocarbures, ainsi que des responsables de haut niveau d’Africa50, de la BAD et du Fonds OPEP, a pour objectif de développer les infrastructures de production de bioéthanol et de renforcer les chaînes d’approvisionnement pour garantir une distribution plus large de ce combustible propre à travers le pays.
L’enjeu est de taille : réduire la dépendance de la population malgache au charbon de bois et au bois de chauffe, des combustibles à la fois dangereux pour la santé et dévastateurs pour l’environnement.
À Madagascar, environ 99 % de la population utilise encore des combustibles solides pour cuisiner, ce qui alimente une déforestation rapide et une pollution de l’air intérieur alarmante. D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pollution de l’air intérieur causée par ces pratiques est la deuxième cause de décès prématuré en Afrique subsaharienne, avec environ 700 000 décès annuels, touchant majoritairement les femmes et les enfants.
Face à ce constat, le bioéthanol apparaît comme une solution durable pour améliorer les conditions de vie des Malgaches. En plus de réduire les risques sanitaires, son utilisation contribuerait également à freiner la déforestation et à limiter l’impact du changement climatique.
Une initiative ambitieuse pour le climat et la santé publique
Africa50, en tant que chef de file de cette initiative, se chargera du développement des infrastructures de production. La Banque africaine de développement et le Fonds de l’OPEP fourniront, quant à eux, un soutien technique et financier pour accompagner Madagascar dans cette transition énergétique. Ce partenariat s’inscrit dans une vision plus large : celle de promouvoir l’utilisation de technologies et de solutions financières innovantes pour soutenir la transition énergétique à travers l’Afrique.
Pour Olivier Jean Baptiste, ce projet représente un pas crucial pour le pays. « L’usage généralisé de combustibles nocifs à Madagascar a de graves répercussions sur la santé, le genre et le climat. Nous sommes fiers de faire partie de ce partenariat qui améliorera l’accès aux combustibles de cuisson propre, tout en protégeant la santé de nos citoyens. »
De son côté, Khaled Al-Zayer, représentant du Fonds OPEP, a souligné l’importance de cette initiative dans la lutte contre le changement climatique et l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables. « Soutenir la cuisson propre fait partie intégrante de notre stratégie d’action climatique, car cela impacte directement la santé publique, l’environnement et l’autonomisation des femmes. »
Vers une amélioration durable des conditions de vie
Au-delà de la simple réduction des émissions de gaz à effet de serre, cette initiative de bioéthanol s’inscrit dans une démarche holistique de développement durable. En développant des infrastructures adaptées et en rendant accessibles des technologies de cuisson propre, le projet ambitionne de sauver des vies, protéger l’environnement, et renforcer l’autonomie des femmes, souvent les plus touchées par les effets néfastes des combustibles polluants.
Alain Ebobissé, directeur général d’Africa50, a résumé l’importance de cette initiative. Selon lui, « notre détermination à améliorer l’accès aux combustibles de cuisson propre en Afrique ne faiblit pas. Ce projet est un bel exemple de ce que nous pouvons accomplir ensemble pour lutter contre la déforestation et le changement climatique, tout en améliorant les moyens de subsistance des populations locales. »
Kevin Kariuki, vice-président de la BAD, a également souligné le rôle essentiel de ce partenariat pour Madagascar. A l’en croire, le développement d’infrastructures essentielles pour accroître l’accès aux combustibles de cuisson propre est un élément clé de notre stratégie d’investissement.