Les ministres africains de la santé ont lancé la soixante-quinzième session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique. Cette rencontre de haut niveau vise à adopter des résolutions clés pour relever les défis sanitaires majeurs et tracer les bases de systèmes plus solides et inclusifs. Dans son discours d’ouverture, le président zambien Hakainde Hichilema a rappelé les enseignements tirés de la pandémie de Covid-19. Il a insisté sur la nécessité de renforcer la diplomatie sanitaire, d’harmoniser les réglementations publiques et de considérer la santé « comme un moteur du commerce régional et de l’industrialisation ».
Le ministre zambien de la santé, Dr Elijah Muchima, a exhorté les pays à unir leurs forces face à des menaces de plus en plus complexes. Selon lui, seule une collaboration régionale renforcée permettra de bâtir une résilience durable et de partager les innovations africaines. Le Directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a rappelé l’importance de ce rendez-vous dans un contexte marqué par des tensions financières et sécuritaires. L’OMS entend soutenir les États africains dans la construction de systèmes de santé « autonomes, efficaces et centrés sur la population ». De son côté, Dr Mohamed Janabi, Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, a insisté sur la transformation de l’architecture sanitaire du continent. Pour lui, la santé doit être considérée comme « un fondement essentiel de la prospérité », et non comme une charge, en plaçant les personnes vulnérables au cœur des politiques.
Forum régional sur la santé : les priorités sanitaires en discussion
Durant ces trois jours, les ministres africains examineront plusieurs dossiers cruciaux : la santé bucco-dentaire, longtemps négligée, avec un objectif d’amélioration des services d’ici 2030, la lutte contre les pénuries de sang, en modernisant les systèmes d’approvisionnement et en favorisant les dons volontaires ; l’accès à la réadaptation, encore limité à un tiers de la population qui en a besoin.
Par ailleurs, il sera également question de santé maternelle et infantile, alors que la région concentre 70 % des décès maternels mondiaux, de la lutte contre le paludisme, principale cause de mortalité dans plusieurs pays africains, du renforcement du personnel de santé, dont les effectifs représentent à peine la moitié du standard mondial. Sans oublier de la sécurité sanitaire, avec des mécanismes améliorés de détection et de réponse aux crises, face à plus de 250 événements de santé publique enregistrés en 2024. Il est à noter que les résolutions qui seront adoptées à la fin de ce forum dessineront les grandes orientations du programme de santé de l’Afrique pour les prochaines années. La session prendra fin le mercredi 27 août 2025.