La Côte d’Ivoire disposera d’une autonomie renforcée dans ses analyses dans le cadre de la lutte contre la poliomyélite. Jusque-là, les échantillons devaient être envoyés en Afrique du Sud, un processus long et peu efficace. Avec un équipement de pointe qui inclut notamment le séquençage MinION, une technologie mobile capable d’analyser directement le génome du poliovirus, le nouveau laboratoire offre à la Côte d’Ivoire une certaine autonomie dans ses analyses. Le ministre de la Santé, Dr Pierre N’gou Dimba, a salué une « avancée majeure » pour le système sanitaire, estimant que ce laboratoire permettra de « garder une longueur d’avance sur le virus et protéger les enfants ».
Le projet soutenu par la Fondation Gates et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), s’inscrit dans l’initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite. Il comprend la fourniture de nouveaux équipements, la modernisation des systèmes d’information et la formation du personnel. L’OMS a également accompagné l’optimisation des sites de surveillance environnementale, « en veillant à ce que les échantillons prélevés dans les eaux usées et les eaux résiduaires soient plus représentatifs des milieux où le virus est susceptible de circuler, pour pouvoir détecter et endiguer plus rapidement les flambées épidémiques », peut-on lire sur le site de l’organisation.
En 2024, le pays a enregistré 31 détections de variants du poliovirus de type 2. Deux cas ont encore été identifiés en 2025, mais une riposte rapide et une vaste campagne de vaccination ont permis d’immuniser près de 10 millions d’enfants « en février 2025 dans 113 districts utilisant le nouveau vaccin antipoliomyélitique oral de type 2 ». « Ce laboratoire est un atout inestimable », a affirmé Dr Lucien Manga, représentant de l’OMS en Côte d’Ivoire. Selon lui, le nouveau laboratoire place la Côte d’Ivoire en première ligne de la lutte contre la poliomyélite en Afrique de l’Ouest.