C’est dans le cadre de leur soutenance de fin d’étude de premier cycle que Junette Agbonon et Abdoul-Samad Djibril ont conçu le torréfacteur électrique, essentiellement à usage domestique.
Tous deux titulaires d’un baccalauréat série D, les deux étudiants ont rejoint une classe de quelques dizaines d’apprenants dans la filière génie électrique et énergies renouvelables à l’Ecole supérieure des métiers des énergies renouvelables (ESMER-Bénin). « Passionnée de nouvelles technologies et curieuse de leur utilisation, je me suis très vite intéressée par les énergies renouvelables. C’est ainsi qu’a débuté mon parcours dans cette filière innovante », explique Junette.
Après trois années d’études, essentiellement axées sur la formation pratique, le binôme est appelé à soutenir. Ici, une innovation fait foi d’assimilation des connaissances, en plus du mémoire de fin de formation. Le binôme s’est résolu à l’idée de concevoir un torréfacteur électrique. « On avait déjà une idée de ce qu’on voulait faire : concevoir un système qui permettrait de résoudre un problème de la vie courante sans porter atteinte à l’environnement. C’est à partir de là que notre maître de mémoire nous a orienté vers ce torréfacteur », justifie Samad.
En effet, le torréfacteur électrique est un dispositif électrique programmable qui sert à exposer des céréales à un feu direct ou à une source de chaleur adaptée. A l’aide d’une consigne de température de cuisson et d’un temps de cuisson programmés par l’utilisateur, il suit et régule la température dans une enceinte chauffée. Les céréales sont remuées grâce à un moteur sans l’apport d’une force humaine pour ne pas brûler les céréales. A la fin du temps de cuisson, il coupe automatiquement le système.
Source d’énergie verte
« Ce dispositif facilite et rend plus rapide la transformation de la céréale tout en réduisant les maladies liées à l’utilisation du charbon de bois telles que le cancer de poumons. Il permet aussi de réduire le taux de déforestation et le réchauffement climatique grâce à son fonctionnement autonome et sa source d’énergie verte », renchérit l’un d’eux.
Destiné à l’usage des ménages, ce torréfacteur est un système en 12v pouvant contenir 4kg de céréales. Il est essentiellement constitué de deux parties. La partie mécanique et la partie électronique. La partie mécanique est fait en tôle galvanisé et la partie électronique est constitué d’une carte électronique pour la commande du système. Le premier modèle commercialisable à 300.000 fcfa attend son premier acheteur. Mais l’ambition des deux innovateurs est de « commercialiser le torréfacteur à l’échelle nationale, se faire un nom partant de cette conception et avoir une entreprise de conception spécialisée. »
Actuellement en stage professionnel, ils sont néanmoins confrontés à l’indisponibilité de certains composants électroniques sur le territoire béninois ou à un retard de livraison par rapport aux commandes à l’étranger. Si le soutien de leur école, ESMER-Bénin, et de leurs parents ne leur a pas fait défaut, ils espèrent une levée de fonds pour améliorer ce prototype afin de le rendre vendable.
Michaël Tchokpodo