Le degré élevé de pollution radioactive de la compagnie minière d’Akouta, Cominak, inquiète plus d’un. La Commission de recherche et d’informations indépendantes sur la radioactivité (Criirad), a statué sur la gestion des déchets radioactifs de la Cominak. Selon les chiffres livrés par l’association française agréée dans le cadre de la protection de l’environnement, les nappes phréatiques et l’environnement sont menacés.
Cominak, une société de mine d’uranium située à 250 km d’Agadez, a fermé depuis mars 2021 mais ses répercussions continuent de faire grand bruit. Le dernier rapport de la commission de recherche et d’informations indépendantes sur la radioactivité en dit long. En effet, des millions de tonnes de déchets radioactifs non confinés, en plus de polluer l’air, les sous-sols, conditionnent inlassablement l’alimentation en eau potable de plus 100.000 individus dans la région d’Arlit où deux filiales d’Orano (ex AREVA), la SOMAÏR et la COMINAK exploitent des gisements d’uranium depuis la fin des années 70.
A ce sujet, Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire à la Criirad explique que « la compagnie a été obligée d’implanter des pompages spéciaux pour pomper les eaux contaminées et les renvoyer à l’intérieur du site ». Mais selon lui, le problème, c’est que dans le dossier de la Cominak, on peut lire que ce pompage pourrait ne plus être fonctionnel dans quelques décennies et à ce moment-là, la contamination va se déplacer vers la zone des captages d’eau potable, voire au-delà.
Mahaman Sani Abdoulaye, Directeur général de la Cominak qui allégua « ces infiltrations-là, issues de la verse à résidus, aujourd’hui, les essais nous montrent qu’ils sont en train de se tarir, assure Mahaman Sani Abdoulaye. Donc, les teneurs en éléments chimiques marquants vont de façon décroissante dans le temps. Sur les dix dernières années, la moyenne en tant que doses ajoutées pour les populations environnantes n’a jamais dépassé la limite réglementaire d’un millisievert. Le contrôle gouvernemental va se poursuivre, que ce soit au niveau de l’eau, de l’air et toute la faune environnante. »
À l’en croire, la verse à déchet, repose sur une base géologique naturellement étanche. Ainsi, le taux de contamination va décroître d’ici 2026 car la base géologique sera recouverte par un sarcophage d’argile de deux mètres d’épaisseur.
Ignace Tossou