La résurgence de la crise climatique dans le monde amène certains passionnés de la nature à être prévoyants. C’est le cas par exemple d’un groupe d’individus au Togo qui consacre entièrement la majeure partie de son temps au sauvetage des tortues marines. Des espèces, aujourd’hui en voie de disparition.
« Nous sommes actuellement confrontés au problème du changement climatique mondial. Il faut maintenant que chacun y mette du sien, d’une façon ou d’une autre, pour sauver la terre. » Toute leur motivation provient de cette assertion. Patrice Faye, promoteur du projet « sauvetage de tortues marines », y voit un impératif catégorique puisqu’à Lomé, les guetteurs et ou prédateurs des tortues ne manquent pratiquement pas. Alors que ces espèces participent amplement au maintien de l’écosystème, certaines personnes participent cependant à leur raréfaction.
Blue Turtle Bay, une plage située entre l’hôtel Sarakawa et le port autonome de Lomé, est l’endroit où les tortues viennent pondre les œufs. Mais ces œufs, ne se verront malheureusement pas éclore puisque des prédateurs, hommes, crabes et oiseaux s’offrent justement ces œufs en dîner. Togbui Adelan Aklassou IV, le chef canton de Bè, engagé dans la protection de ces espèces protégées, s’en est offusqué. « Quand les œufs sont sur la plage, des gens viennent les ramasser pour les revendre, alors que c’est une espèce protégée. Le Togo est signataire des conventions, il faut les protéger », rapporte le correspondant de Rfi à Lomé.
Un bébé sur mille
Mais c’était avant. Patrice Faye et sa cohorte composée de passionnés de l’environnement, veulent pallier ce déséquilibre comportemental. Les tortues marines vont désormais bénéficier d’un suivi rigoureux. De l’éclosion des œufs pondus, les tortues bébés seront nourris pendant plusieurs jours avant d’être relâchées dans la mer. C’est d’ailleurs ce qu’explique Kossivi le chef des lieux chargé d’arbitrer les patrouilles la nuit. « Les œufs sont incubés pendant deux à trois mois environ, cela dépend de l’espèce, parce que sur notre côte, nous accueillons les tortues marines telles que la luth, la verte et l’olivâtre. Ce sont ces trois espèces qui pondent sur nos côtes ».
« Les tortues, nous les assistons afin qu’elles puissent avoir plus de force avant qu’on les libère dans la nature. Lorsqu’on prend 1000 bébés qui sortent de leur nid, on les libère au bord de mer. Leur taux de survie est d’un bébé sur mille », souligne Kossivi. À travers cette stratégie mis sur pied il y a près d’un an en vue de perpétuer cette faune tant menacée, plus de 20 000 bébés tortues ont été remis à l’eau.
Ignace Tossou