« Rendez-vous du REMAPSEN » : réflexions sur l’adhésion du Bénin à l’UPOV

Le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN) a inscrit au titre de…

Les membres de la coordination béninoise du REMAPSEN, les journalistes de la radio Capp Fm et les experts

Le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN) a inscrit au titre de ses activités annuelles, le « rendez-vous du REMAPSEN » qui vise à organiser des échanges entre un expert et les journalistes d’un média local sur une thématique ciblée. La coordination du Bénin a observé cette prescription en organisant cette activité à la radio Capp Fm, le jeudi 20 juillet, autour des implications d’une adhésion du Bénin à l’Union pour la protection des obtentions végétales (UPOV) sur la gestion des semences.

L’UPOV est une Organisation internationale qui vise à promouvoir et à protéger les droits des obtenteurs de nouvelles variétés végétales. Son principal objectif est de garantir aux obtenteurs une protection juridique pour leurs créations, encourageant ainsi l’innovation dans le domaine agricole. Toutefois, certaines voix critiques affirment que cette adhésion peut entraîner des effets négatifs sur l’accès aux semences pour les agriculteurs, la biodiversité et le développement durable.

Lors du Rendez-vous du REMAPSEN, les participants ont examiné en profondeur les arguments en faveur et contre l’adhésion à l’UPOV, en mettant l’accent sur les implications spécifiques pour la gestion des semences.

Pour Pierre Bediye, Président de la Fédération Agro-écologique du Bénin (FAEB), l’adhésion à l’UPOV présente des enjeux. À l’en croire, « c’est un danger pour le système semencier paysan, pour l’environnement et pour l’alimentation ». Selon ses dires, il s’agit des semences certifiées dont la production exige un cahier de charges, des itinéraires techniques à l’intérieur desquels est mentionné l’utilisation des intrants chimiques de synthèse, des pesticides, des insecticides et des herbicides. « Tout ça détruit l’environnement, la biodiversité et lorsque la biodiversité est détruite, vous détruisez l’agriculture », a-t-il notifié.

Poursuivre le dialogue…

Les échanges ont également tourné autour des restrictions sur l’utilisation traditionnelle des semences. En effet, l’UPOV impose des restrictions sur la manière dont les agriculteurs peuvent réutiliser les semences issues de variétés protégées. Cela pourrait limiter la pratique séculaire d’échanger des semences d’une saison à l’autre, une pratique qui a joué un rôle essentiel dans la préservation de la biodiversité agricole.

Cette initiative du REMAPSEN a servi de tribune pour mettre en lumière ces problématiques cruciales et promouvoir un débat public éclairé sur l’adhésion à l’UPOV et ses répercussions. Les participants ont également exprimé leur volonté de travailler en collaboration avec les décideurs politiques et les parties prenantes pour trouver des solutions qui équilibrent les droits des obtenteurs avec la nécessité de protéger la diversité génétique des semences et d’assurer la sécurité alimentaire pour tous.

Le Rendez-vous du REMAPSEN a été une étape importante dans la réflexion sur l’impact potentiel d’une adhésion à l’UPOV sur la gestion des semences. Il est désormais crucial que les parties prenantes poursuivent le dialogue pour déterminer les meilleures approches afin de promouvoir une agriculture durable et respectueuse de l’environnement tout en répondant aux besoins des agriculteurs et des consommateurs.

Roméo Agonmadami

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