Définie comme une perte de sang croissante après l’accouchement, l’hémorragie du post-partum (HPP), touche des millions de femmes chaque année et représente la principale cause de décès maternels dans le monde. Pour lutter contre la maladie qui fait environ 70.000 décès chaque année, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié, mercredi, une feuille de route afin d’inverser les données.
« Chaque femme, où qu’elle vive, devrait avoir accès à des soins de maternité de qualité, fournis en temps opportun et fondés sur les services de soignants qualifiés et la disponibilité du matériel essentiel et de produits adaptés et efficaces. C’est un élément essentiel pour traiter les saignements du post-partum et réduire les décès maternels », a déclaré la Directrice du Département Santé sexuelle et reproductive de l’OMS Dre Pascale Allotey.
Une déclaration qui trouve tout son sens dans un contexte où le monde travaille à garantir aux femmes et aux enfants, un accès aux soins de santé de qualité. En effet, bien qu’elles soient traitables, les hémorragies sévères pendant l’accouchement sont l’une des causes les plus courantes de mortalité maternelle, selon Tedros Adhanom Ghebreyesus. Face à ce constat obligeant, l’OMS a défini une feuille de route. Laquelle « fixe le cap, selon Tedros Adhanom Ghebreyesus, vers un monde où davantage de femmes accouchent en toute sécurité et vivent ensuite en bonne santé avec leur famille ».
L’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud, les zones du globe les plus touchées par l’HPP
Plus de 85 % des décès dus à l’HPP surviennent en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Les facteurs de risque sont, notamment l’anémie, les anomalies placentaires et d’autres complications de la grossesse telles que les infections et la prééclampsie.
La feuille de route pour lutter contre l’hémorragie du post-partum entre 2023 et 2030 fixe une série d’objectifs et d’activités en matière de recherche, de normes, de mise en œuvre et de plaidoyer. Selon ONU info qui apporte l’information, le but de ce plan mondial est d’aider les pays à agir pour réduire les profondes disparités observées entre eux en matière de taux de survie, qui découlent elles-mêmes d’inégalités d’accès criantes aux services de santé essentiels.
Les mesures prioritaires consistent à élaborer de nouvelles orientations sur l’hémorragie du post-partum, qui soient de plus vaste portée et couvrent la prévention, la détection et le traitement. En sus, renforcer l’accès à des interventions éprouvées et mettre en place un nouveau mécanisme d’achats pour améliorer l’approvisionnement en médicaments et autres produits.
Pour y parvenir…
L’OMS entend mener des activités de plaidoyer et de sensibilisation et, au niveau des pays, de formation et d’amélioration des installations. « Pour combattre l’hémorragie du post-partum, il faut une approche englobant la prévention et la riposte en prévenant les facteurs de risque et en fournissant en cas de besoin un accès immédiat aux traitements, parallèlement à des efforts plus larges tendant à renforcer les droits des femmes », a déclaré la Dre Pascale Allotey, Directrice du Département Santé sexuelle et reproductive de l’OMS.
De nombreux facteurs de risque peuvent être maîtrisés si des soins prénatals de qualité sont en place, notamment moyennant un accès à l’échographie, et si un suivi efficace est instauré dans les heures qui suivent la naissance. Malheureusement, il n’en est pas le cas. Les établissements de santé sont confrontés à un manque cruel de personnel de santé ou des ressources nécessaires, y compris de produits vitaux tels que l’ocytocine, l’acide tranexamique ou le sang pour réaliser les transfusions.
Ignace Tossou