En Afrique, plus de 40 millions d’agriculteurs pourraient prochainement bénéficier de financements de la Banque africaine de développement (BAD) pour gérer les risques liés aux phénomènes climatiques tels que les inondations et la sécheresse sur leurs productions.
La BAD a récemment dévoilé la création de la Facilité africaine d’assurance contre les risques climatiques pour l’adaptation (Acrifa), dotée d’un milliard de dollars. Ces fonds seront octroyés aux agriculteurs sous forme de prêts concessionnels, de capitaux à haut risque ou de dons, visant à renforcer la sécurité alimentaire et à ouvrir des opportunités commerciales mondiales dans le secteur de l’assurance.
L’année 2023 a apporté une bonne nouvelle pour les agriculteurs en Afrique, avec le soutien financier annoncé par la BAD pour la gestion des risques liés aux chocs climatiques. Le 3 décembre 2023, l’institution financière a présenté le projet de création de l’Acrifa, visant à fournir une assurance contre les graves conséquences du changement climatique à plus de 40 millions d’agriculteurs à travers le continent, comme souligné par Akinwumi Adesina, le président de la BAD.
Une fois opérationnelle, la facilité d’assurance répartira son portefeuille aux agriculteurs sous forme de prêts concessionnels, de capitaux à haut risque ou de dons, avec pour objectif supplémentaire de renforcer la sécurité alimentaire en Afrique et de créer des opportunités commerciales mondiales dans le secteur de l’assurance.
Facilité africaine d’assurance contre les risques climatiques
En soutien à cette initiative, le Programme alimentaire mondial (PAM) jouera un rôle crucial, notamment dans les régions d’Afrique centrale et de l’Ouest, où 48 millions de personnes ont connu une insécurité alimentaire de juin à août 2023, selon un rapport des Nations unies. La BAD vise à réunir les acteurs clés via l’Acrifa pour faciliter une mise en œuvre à grande échelle, établir des liens entre les parties prenantes et permettre aux assurances d’atteindre un plus grand nombre de personnes parmi les plus vulnérables du continent, comme l’a souligné Beth Dunford, vice-présidente de l’Agriculture et du Développement humain et social de la BAD.
Cependant, avant d’atteindre ces objectifs, l’identification des agriculteurs touchés par les chocs climatiques demeure un défi. La BAD s’appuie sur des partenaires tels que le Programme alimentaire mondial pour fournir des services aux clients et collecter des données. Kate Kallot, PDG d’Amini AI, une startup d’intelligence artificielle, souligne l’importance de la transparence basée sur des données fiables pour établir la confiance, attirer de meilleurs investisseurs et offrir un soutien plus efficace aux agriculteurs.
Le défi à relever sera donc d’obtenir des données fiables pour fixer les montants appropriés à allouer à chaque agriculteur. Outre la stimulation de l’investissement et de la résilience dans les systèmes agroalimentaires en Afrique, la Facilité africaine d’assurance contre les risques climatiques pour l’adaptation, saluée lors de la 28e Conférence des Nations unies sur le climat (COP28) à Dubaï le 12 décembre dernier, devrait renforcer les assureurs locaux et favoriser l’intégration avec les réassureurs nationaux et internationaux.
Roméo Agonmadami