Réuni en conseil des ministres ce mercredi 24 avril 2024, le gouvernement du Bénin a décidé d’élargir les études de la mise en place d’un système d’épuration des eaux usées domestiques à Ganvié. Cette décision fait suite à plusieurs lacunes identifiées lors de l’analyse du dossier d’avant projet.
Dans le cadre de la mission d’études complémentaires concernant la mise en place d’un système d’épuration des eaux usées domestiques à Ganvié, plusieurs lacunes ont été identifiées suite à l’analyse du dossier d’avant-projet détaillé fourni par la société prestataire. Selon le compte rendu du conseil des ministres, il est constaté qu’aucune étude, budgétisation ou planification n’a été entreprise pour le raccordement et la collecte des eaux usées provenant des habitations. Cette omission critique signifie que le système projeté ne disposera pas des affluents nécessaires pour un traitement efficace.
De plus, le dimensionnement de la station d’épuration des eaux usées est prévu pour une capacité de 75 000 Équivalents-Habitants, alors que la population actuelle de Ganvié est d’environ 40 000 habitants. Cette inadéquation entre la capacité prévue et la taille actuelle de la population pose un risque de sous-utilisation et de surinvestissement. Il est également relevé que la cogénération biogaz ne présentera une valeur ajoutée qu’après un raccordement d’au moins 40 000 Équivalents-Habitants. Cette observation souligne la nécessité d’ajuster le projet en fonction des besoins réels de la population.
Par ailleurs, la gestion des boues après déshydratation n’a pas fait l’objet d’une étude approfondie, bien que leur utilisation potentielle en agriculture sous forme de compost soit envisageable. Cette question mérite une attention particulière pour assurer une gestion efficace et durable des résidus. Face à ces constats, il est recommandé qu’une étude complémentaire soit entreprise, prenant en compte le raccordement, la collecte et le traitement des eaux usées, ainsi que la gestion des boues. Cette étude devrait être accompagnée d’un cahier de charges détaillé pour l’exploitation et l’entretien du système sur une période minimale de cinq ans.
La décision du conseil d’approuver cette mission et d’instruire les ministres concernés de veiller à sa bonne conduite est salutaire. Il est impératif que toutes les parties prenantes travaillent de concert pour garantir la réussite de ce projet crucial pour l’assainissement et la santé publique à Ganvié.
Roméo Agonmadami