Le Bénin a introduit le vaccin contre le paludisme dans le PEV

A l’occasion de la célébration de la 17ème Journée mondiale de lutte contre le paludisme ce jeudi 25 avril 2024,…

Administration des premières doses de vaccin contre le paludisme au Bénin

A l’occasion de la célébration de la 17ème Journée mondiale de lutte contre le paludisme ce jeudi 25 avril 2024, le Bénin a procédé à l’introduction du vaccin contre le paludisme dans le Programme Elargi de Vaccination (PEV), couplée avec la quinzaine de mobilisation pour la solidarité. Les manifestations officielles ont eu lieu à Allada, dans le département de l’Atlantique.

Au Bénin, le paludisme est la première cause de consultation dans les formations sanitaires publiques et privées. Un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a révélé que les enfants de moins de 5 ans issus des ménages les plus pauvres en Afrique subsaharienne sont cinq fois plus susceptibles d’être infectés par le paludisme que ceux des ménages plus riches. Le paludisme creuse également de fortes inégalités en fonction du statut économique en ce qui concerne les femmes enceintes vivant dans les zones rurales pauvres. En effet, la région africaine de l’OMS est la plus exposée au paludisme. Dans cette région, se trouvent 94% de tous les cas de paludisme du monde et 95% des décès dans le monde.

Ces statistiques et notamment les conséquences du paludisme ont induit la mise sur pied d’une Journée mondiale de lutte contre le paludisme. Il s’agit du 25 avril de tous les ans. A sa 17ème édition cette année, la journée porte sur le thème : « Accélérer la lutte contre le paludisme pour un monde plus équitable, équité en matière de santé, égalité de genre et droits humains. » « Ce thème nous amène au défi, en tant que dirigeants, professionnels de la santé publique et acteurs communautaires à faire en sorte que ces droits à la santé soient reconnus comme des éléments fondamentaux des droits humains », insiste Brian Shukan, Ambassadeur des États-Unis au Bénin.

« Et c’est à juste titre, poursuit le Préfet de l’Atlantique Jean-Claude Codjia, que le gouvernement ne s’est pas fait prier pour adopter un plan stratégique national pour l’élimination des grandes pandémies, dont l’un des objectifs est sans conteste l’élimination du paludisme à l’horizon 2030. Aussi, s’avère-t-il régulatif de renforcer la multisectorialité de la participation communautaire à travers l’arrivée en œuvre de la nouvelle stratégie de santé communautaire. C’est l’expression manifeste et sans équivoque d’une adhésion et d’un engagement inconditionnel pour une population résiliente mais plus réellement en bonne santé. »

Premier motif de consultation et d’hospitalisation

C’est depuis octobre 2022 que l’OMS a autorisé le vaccin RTSS pour les enfants âgés de 6 mois à 2 ans. « Cette autorisation constitue une étape historique dans notre lutte commune contre cette maladie évitable. Cette initiative, essentielle pour garantir le succès et protéger les enfants contre le paludisme, vise à assurer l’adhésion des familles et la mise en œuvre des nouveaux vaccins », rassure Jean Konan Kouamé, représentant des partenaires techniques et financiers (PTF). Après le Burkina-Faso et le Cameroun, c’est donc au tour du Bénin, du Liberia et de la Sierra Leone d’acter l’introduction du vaccin contre le paludisme ce 25 avril 2024.

Avant cette étape décisive, le Bénin initiait régulièrement la distribution des moustiquaires, des campagnes chimio, prévention saisonnière du paludisme et d’autres interventions à haut impact. « La continuité de notre partenariat se concrétisera par la mise en œuvre d’interventions à fort impact qui amélioreront la santé des enfants, des mères, et de toute la population. Ces mesures sont essentielles pour le développement du capital humain du Bénin, un facteur déterminant pour un développement national et mondial », affirme le représentant des PTF.

Les officiels au cours de la commémoration de la 17è Journée mondiale de lutte contre le paludisme

Mais pour le Ministre de la santé, Professeur Benjamin Hounkpatin, le tableau est alarmant. « Le paludisme, maladie évitable et guérissable, représente encore le premier motif de consultation et d’hospitalisation enregistré dans les formations sanitaires du pays et surtout la première cause de décès chez les enfants de moins de 5 ans. En 2023, les nouveaux cas de paludisme dans la population générale, représentaient 17% et 39% chez les enfants de moins de 5 ans. La mortalité due au paludisme chez les enfants de moins de 5 ans est d’environ 106 décès pour 100 000 enfants. »

Parmi les acteurs de la lutte contre le paludisme au Bénin, l’ONG Speak Up Africa a joué un rôle prépondérant à travers son programme « Zéro Palu ! Les entreprises s’engagent » qui a permis de mobiliser de colossaux moyens, des personnalités de haut rang et des entreprises de grande taille dans la lutte contre le paludisme.

« Ce vaccin n’élimine pas l’utilisation des autres mesures »

Face à l’ampleur que prend le paludisme au Bénin, le gouvernement a mis en place des mécanismes de riposte. Il s’agit de la lutte anti-vectorielle intégrée à travers l’utilisation des moustiquaires imprégnés à longue durée d’action dont la dernière campagne, organisée en 2023, a permis de distribuer gratuitement près de 9 millions de moustiquaires, imprégnés du septicide à tous les ménages. Il y a également la chimio-prévention du paludisme saisonnier chez les enfants de moins de 5 ans dans les départements de l’Atacora, de l’Alibori. Une initiative qui sera étendue à partir de juin 2024 à trois autres départements que sont le Borgou, les Collines et la Donga. Sans oublier le traitement préventif chez les femmes enceintes et chez les nourrissons, de même que l’assainissement du cadre de vie à travers l’asphaltage qui contribue significativement à la destruction de l’égide larvaire.

D’après le Ministre, ces actions ont permis de sauver des vies, en même temps que de nouvelles menaces apparaissent. Il s’agit notamment de l’émergence de la résistance partielle aux médicaments les plus couramment utilisés dans les traitements, la propagation, d’une mutation du parasite, Plasmodium falciparum, affaiblissant, l’efficacité des tests de diagnostic rapides, l’apparition de moustiques résistants aux insecticides utilisés dans les outils essentiels de la lutte, et d’autres actions encore.

« Ce vaccin, rassure le Ministre, est un vaccin sûr qui permet de protéger les enfants contre les formes graves du paludisme. Mais l’introduction de ce vaccin n’élimine pas l’utilisation des autres mesures. C’est une approche intégrée donc c’est une complémentarité par rapport aux autres mesures. » Le vaccin est gratuit est accessible aux enfants de 5 mois à deux ans selon un schéma à 4 doses.

Il en a profité pour sensibiliser les populations à massivement faire vacciner leurs enfants. Occasion pour lui de démentir les fakenews sur le vaccin.

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