S’appuyant sur la Déclaration de Nairobi, Guterres a rappelé que les énergies renouvelables ne sont pas seulement un levier pour l’accès à l’électricité, mais un moteur de transformation économique et sociale pour l’Afrique. Il a évoqué l’impact des énergies vertes sur la santé publique, la réduction des coûts de l’énergie et l’amélioration de la qualité de vie des Africains. « Du Caire au Cap, cette transition est l’occasion de libérer des millions de vies de la pauvreté énergétique », a-t-il ajouté, soulignant les retombées positives d’une industrialisation basée sur les énergies renouvelables.
Pour répondre aux exigences des objectifs de 1,5 °C, le Secrétaire général des Nations Unies a exhorté tous les pays à réviser leurs Contributions Déterminées au niveau National (CDN) d’ici l’année prochaine. En plaçant les CDN au cœur des politiques publiques, les pays seront en mesure d’attirer des investissements nécessaires pour bâtir des infrastructures énergétiques durables. Il a aussi encouragé les plus grands émetteurs de CO₂, notamment les membres du G20, à accélérer la fin des énergies fossiles en faveur des énergies propres.
Un impératif de financement pour combler le fossé énergétique
Malgré ses vastes ressources solaires, l’Afrique ne représente actuellement que 1 % de la capacité solaire mondiale, avec près de 600 millions de personnes encore privées d’électricité. Pour combler ce fossé, Guterres a insisté sur l’urgence d’une réforme du système financier international et sur la responsabilité des pays développés de tenir leurs engagements climatiques. Il a proposé des mécanismes innovants, tels que des taxes sur le transport maritime et aérien, pour générer des fonds et soutenir la transition en Afrique.
L’Afrique, riche en minéraux critiques pour la technologie verte, pourrait jouer un rôle central dans la chaîne de valeur mondiale des énergies renouvelables, mais elle reste marginalisée dans leur exploitation. Guterres a plaidé pour une gestion équitable de ces ressources, avec un modèle qui permette aux nations africaines de bénéficier pleinement de leurs richesses. En créant un cadre pour protéger les droits de l’homme et promouvoir la justice sociale, le groupe d’experts de l’ONU sur les minéraux critiques vise à garantir que cette exploitation soit bénéfique aux Africains.
L’Afrique en première ligne de la justice climatique
Mettant en avant l’injustice climatique à laquelle le continent fait face, António Guterres a appelé les pays riches à augmenter leur financement de l’adaptation climatique, avec pour objectif d’atteindre 40 milliards de dollars par an d’ici 2025. Il a également invité les pays à renforcer le Fonds des pertes et dommages pour soutenir les communautés africaines affectées par le réchauffement climatique.
« L’Afrique est prête à jouer un rôle décisif dans la révolution des énergies renouvelables », a conclu Guterres. « Ensemble, nous avons la capacité de transformer cette crise en une chance pour un avenir durable et équitable. »