Plusieurs acteurs influents des médias ont partagé leurs expériences de défenseurs des droits humains, notamment l’influence des médias dans le combat de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux femmes. Selon le type de médias pour lequel ils travaillent, leurs approches ne sont pas les mêmes.
Mame Binta Diop est présentatrice d’émissions à la télévision en langue nationale. Dans sa démarche de sensibilisation des différentes parties prenantes de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, elle avoue qu’« il faut savoir comment parler car sa cible n’est pas allée à l’école et ne sait pas parler. C’est le moment pour les journalistes et de véhiculer les bons messages. » Sa difficulté se trouve dans les terminologies à expliquer aux populations en langues locales et la démarche à adopter pour leur faire comprendre l’ampleur et les méfaits des violences faites aux femmes et aux filles.
Militante pour Action 4 Change & Lutte contre les MGF, Aïcha Manga estime que son engagement en tant que féministe permet « de booster le plaidoyer qui existe déjà. Si aujourd’hui nous avons la chance et l’aide de certaines personnes sur ces sujets, c’est parce que le terrain a été balisé à travers l’éducation scolaire. Notre engagement sur les mutilations génitales féminines vient des réalités que nous voyons sur le terrain. »
Elle travaille sur deux paliers : la sensibilisation et le plaidoyer. Objectif : favoriser l’adhésion de la communauté à s’engager dans le combat. Cependant, déplore-t-elle : « nous voulons montrer que les MGF existent. Bien qu’étant de la jeune génération, nous voulons apporter le changement mais c’est très mal vu. »
Oussama Sagna, de l’association Jigéen reconnaît pour sa part la pauvreté des contenus liés aux droits des femmes et des filles dans la rédaction où elle travaillait. « Il y a juste un traitement sensationnel de façon ponctuelle sur des faits d’actualité. J’ai initié des programmes au sein de mon groupe de presse au sujet des droits des femmes et des filles. Je n’hésitais pas à faire régulièrement des reportages à travers un traitement constant. Ce n’est pas facile d’être dans un média classique, en tant que féministe pour parler des droits des femmes », témoigne-t-elle.
Face aux difficultés à s’imposer dans le temps, elle a créé une WebTv pour mieux continuer son combat à savoir à travers des récits de vie pour montrer des survivantes, des success story, et le plaidoyer pour que l’Etat du Sénégal puisse respecter les engagements pris au niveau international.