Lutte contre le paludisme, un combat encore loin d’être gagné en Afrique ? Cette question mérite une profonde réflexion. En effet, les chiffres alarmants confirment une réalité persistante : plus de 263 millions de cas recensés en 2023 et près de 600 000 décès, en grande majorité sur le continent africain. Malgré l’engagement international visant son éradication d’ici à 2030, cet objectif apparaît désormais inatteignable.
Selon les informations relayées par RFI, en 25 ans, les efforts soutenus ont permis d’éviter deux milliards d’infections et 13 millions de décès, principalement en Afrique. Toutefois, ces résultats restent insuffisants face aux défis persistants. La résistance croissante des moustiques aux insecticides et celle du parasite aux traitements compromettent les progrès réalisés. Pour Philippe Duneton, directeur exécutif d’Unitaid, seule l’innovation permettra de surmonter ces obstacles.
Plusieurs innovations. Et pourtant…
Ces dernières années, plusieurs innovations ont vu le jour : moustiquaires à double insecticide, développement d’un second vaccin antipaludique, ou encore recherches pour rendre le sang humain toxique aux moustiques. Mais ces initiatives peinent à se déployer pleinement en raison du gel partiel des financements américains sous l’administration Trump, affectant directement les campagnes de prévention, notamment au Sahel.
Selon Malaria Atlas Project alerte, une seule année de suspension de l’aide pourrait provoquer jusqu’à 15 millions de cas supplémentaires et 107 000 décès. Ce qui consiste pour l’Afrique une énorme perte. Face aux nombreux défis, une réponse concertée, soutenue par l’innovation et des ressources pérennes, reste indispensable pour inverser durablement la tendance.