Orens Houdégbé au sujet de l’intervention de la CRB à Zogbodomey : « les bénéficiaires souhaitent que l’accompagnement se poursuive »

Après avoir répondu spontanément et favorablement à la demande d’appui de la mairie de Zogbodomey (commune située au sud Bénin et porte d’entrée du département du Zou) suite au sinistre intervenu après le vent violent des 10 et 11 mars, la Croix-Rouge Béninoise (CRB) a tenu le lundi 30 juin, l’atelier de leçons apprises. Dans cette interview, Orens Eustache Houdégbé, Coordonnateur du département des secours et catastrophes de la Croix-Rouge Béninoise, revient en détails sur l’appui apporté aux sinistrés de Zogbodomey.

Orens Eustache Houdégbé, Coordonnateur du département des secours et catastrophes de la Croix-Rouge Béninoise

Miodjou : Comment l’information du sinistre de Zogbodomey vous est-elle parvenue ?

Orens Eustache Houdegbe : Dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 mars 2025, nous avons reçu la lettre du comité local de Zogbodomey faisant état d’une situation de vent violent dans la commune. Ayant reçu cette information, nous avons automatiquement fait ‘’l’alerte go’’ suivi du déploiement des volontaires du comité local dans les différentes localités pour évaluer les dégâts.

Au moment où les volontaires faisaient l’évaluation rapide, la mairie nous a saisi par rapport à la même situation. Nous avons alors effectué une demande de fonds auprès de la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC), à travers notre cluster basé à Abuja, qui a soumis ce DREF au niveau du bureau régional à Naïrobi et au siège basé à Genève. Dès le 24 mars, la demande a été approuvée depuis Genève et nous en avons reçu la confirmation au niveau national le 25 mars.

Dans chaque ménage où les abris ont été reconstruits, les membres de famille ont travaillé à la réfection des toitures

Au lendemain de l’approbation, nous avons, à travers un courrier, saisi officiellement la mairie pour lui notifier que nous allons répondre à l’urgence en appuyant environ 211 ménages en matière de kits d’abri avec des feuilles de tôle, des clous, des bois, des fils de fer galvanisés et des pointes pour accompagner les communautés. Dès que nous avons lancé les opérations, la mairie a donné son accord pour que les différents chefs d’arrondissement (CA) et chefs de quartier (CQ) nous accompagnent dans le processus. Lequel nous avons entamé à travers les renforcements de capacité de nos volontaires qui doivent intervenir globalement sur le projet à travers l’engagement communautaire, la redevabilité, etc.

Quelle a été la nature de votre intervention sur le terrain ?

En formant les volontaires, nous avons identifié les charpentiers originaires de Zogbodomey avec qui nous avons mené les activités. Nous avons ensuite fait une formation spécifiquement à l’endroit des charpentiers pour les appuyer dans le type de construction qu’on aurait souhaité. C’est après cela que nous avons déployé l’équipement vers les différentes localités. Nous avons acheté le bois surplace à Zogbodomey pour reconstruire les différents abris. Il faut faire remarquer que nous avons eu l’accompagnement des communautés à la base qui ont apporté leur contribution. Certaines communautés ont elles-mêmes coupé leurs propres bois parce qu’elles en possédaient assez. Ils ont accompagné les charpentiers dans les différentes tâches. Dans chaque ménage où les abris ont été reconstruits, les membres de famille ont travaillé à la réfection des toitures.

Lire : Bénin – vent violent : à Zogbodomey, bilan de l’intervention de la Croix-Rouge Béninoise

Parallèlement à ces travaux, nous avons effectué des activités de sensibilisation auprès des communautés surtout sur les questions liées à la protection et aux violences basées sur le genre. Prendre régulièrement en compte ces aspects lors de nos différentes opérations fait partie des recommandations au niveau global. Au lieu de 211 abris prévus, nous en avons finalement réalisé au total 218 parce qu’il y a eu d’autres dégâts qu’on a dû inclure dans l’opération.

Au départ, la localité de Massi (Zogbodomey) n’était pas prise en compte. Après la première séance avec le maire, il a formulé la recommandation de l’ajouter. Ce que nous avons fait en sachant que 18 abris y avaient besoin d’être reconstruits. L’appui est évalué à près de 40 millions de francs Cfa dépensés. Selon le mécanisme mis en place, nous avons payé directement les ouvriers qui ont réalisé les constructions.

Après ces travaux, nous sommes aujourd’hui à l’étape des leçons apprises. Quelles sont les vôtres ?

Dans le cadre de l’atelier de leçons apprises, nous avons échangé avec les communautés sur ce que nous avons fait. C’est avec une grande satisfaction que les bénéficiaires ont reçu cette assistance et souhaitent que l’accompagnement se poursuive. Nous sommes revenus sur la pratique dans ces localités qui doivent s’assurer de la sécurité des abris en scellant correctement les toits et pouvoir régulièrement suivre les abris qu’on leur a construits.

[…] préparer les communautés à faire face aux vents violents et anticiper les dégâts

Il y a ensuite eu des doléances par rapport à la disponibilité de l’eau potable dans les villages où nous avons travaillé. Les questions liées aux semences et au changement climatique qui affectent pratiquement tout le monde ont également été abordées.

Quelles sont les prochaines étapes ?

Pour l’étape suivante, nous allons faire les différents rapports, élaborer les recommandations et faire un plaidoyer auprès des autorités au niveau national et au niveau du mouvement afin qu’on puisse réellement poursuivre l’accompagnement de ces communautés. Elles ont exprimé d’autres besoins comme l’accès à l’eau potable. Avec nos partenaires dans ce domaine, nous reviendrons évaluer la situation de l’eau afin de mobiliser des ressources pour accompagner ces communautés. Nous allons également travailler avec la mairie à mettre en place un mécanisme de protocole d’action précoce lié à ces vents violents à travers les différentes agences.

Avec l’Agence béninoise de protection civile (ABPC) et Météo Bénin, nous verrons comment obtenir des informations pour pouvoir préparer les communautés à faire face aux vents violents et anticiper les dégâts. Ainsi, une semaine avant l’arrivée de ces vents, si l’information est rendue disponible, ceux qui doivent serrer leurs toits ou prendre diverses dispositions pour leurs abris pourront le faire à temps.

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