« Près d’une femme sur trois – soit environ 840 millions de femmes dans le monde – est victime de violences conjugales ou sexuelles au cours de sa vie, un chiffre qui a à peine changé depuis 2000 », a indiqué le récent rapport publié par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et des partenaires des Nations Unies sur les VBG. Des chiffres alarmants qui pointent du doigt un fléau qui perdure dans le temps. Le café-débat organisé par l’Alliance Droits et Santé a été donc une occasion pour les différents participants d’évaluer les différentes approches mises en œuvre par les gouvernants et de plaidoyer pour l’extension des CIPEG-VBG (Centre Intégré de Prise en Charge des Victimes et Survivantes de Violence Basée sur le Genre) sur toute l’étendue du territoire béninois.
Selon Hugues Landry Hien, secrétaire technique et représentant de la présidente de l’Alliance Droits & Santé, ce rassemblement qui se fait depuis 2013 permet de tirer la sonnette d’alarme afin que les décideurs publics placent la thématique des Droits et Santé Sexuels et Reproductifs (DSSR) et de lutte contre les Violences Basées sur le Genre au cœur de leur priorité. Il n’a pas manqué de saluer les avancées juridiques enregistrées au Bénin pour la bonne cause.
Présente à la rencontre, Maitre Saïzonou Bedié, fondatrice de l’association des femmes avocates du Bénin a donné une communication pour édifier l’assistance. Elle a insisté sur la nécessité d’une action coordonnée et structurée des ONG. Elle préconise une spécialisation thématique pour renforcer l’efficacité des interventions : « il faut que chaque ONG se focalise sur des thématiques précises. Une organisation peut décider de s’occuper uniquement des filles, une autre des femmes. Les VBG sont de plusieurs formes et chaque ONG peut opter pour la prise en charge d’une forme de violence précise (…) », a-t-elle recommandé. Elle a également appelé à un appui technique et financier pour accompagner les victimes dans les procédures judiciaires.
Il faut noter que le réseau Alliance Droits et Santé œuvre à la promotion des Droits et Santé Sexuels et Reproductifs (DSSR). Il est présent dans six pays d’Afrique de l’Ouest : le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Il ambitionne de pousser les gouvernements à rendre plus performants et opérationnels les dispositifs institutionnels, juridiques et sociaux destinés à combattre les VBG. Cette ambition est en phase avec le récent rapport de l’OMS sur les VBG, qui appelle les pouvoirs publics à agir de manière décisive et préconise un financement pour élargir les programmes de prévention fondés sur des données probantes, renforcer les services de santé, juridiques et sociaux centrés sur les survivantes, investir dans des systèmes de données pour suivre les progrès et atteindre les groupes les plus à risque et faire appliquer les lois et les politiques qui favorisent l’autonomie des femmes et des filles.
