« Nous devons nous attaquer aux causes structurelles des inégalités sociales et environnementales dans nos sociétés », dixit Achim Steiner, Administrateur du PNUD

Célébrée le 17 octobre tous les ans, la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté intervient cette année dans un…

Achim Steiner, Administrateur du PNUD

Célébrée le 17 octobre tous les ans, la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté intervient cette année dans un contexte particulier en raison de la pandémie de Covid-19. Le thème retenu pour la présente édition, « Agir ensemble pour gagner la justice sociale et environnementale pour tous » offre, selon Achim Steiner, l’Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement « une occasion unique de faire table rase du passé pour construire un avenir plus durable ».

Message de Achim Steiner, Administrateur du PNUD à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, édition 2020

Cette année, le thème de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté – Agir ensemble pour gagner la justice sociale et environnementale pour tous – est extrêmement pertinent à l’ère de la pandémie de COVID-19. Les plus pauvres sont ceux qui risquent le plus d’être exposés au virus et qui ont le moins accès à des soins de santé de qualité. Et les populations qui vivent en zone de conflit sont celles qui risquent le plus de souffrir de la faim, voire de la famine, face à la COVID-19. Au lendemain de la pandémie, l’extrême pauvreté devrait se révéler en hausse pour la première fois en plus de vingt ans à l’échelle mondiale, tandis que 115 millions de personnes supplémentaires pourraient basculer dans l’extrême pauvreté cette année.

La pandémie a des répercussions considérables sur la population active dans les pays en développement, où sept travailleurs sur dix gagnent leur vie au sein de l’économie informelle – bon nombre de ces travailleurs ne peuvent tout simplement pas générer de revenu s’ils sont dans l’impossibilité de quitter leur foyer en raison d’un confinement. D’après les estimations du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la mise en place d’un revenu de base provisoire pour 2,7 milliards de personnes vivant sous le seuil de pauvreté ou juste au-dessus pourrait permettre d’enrayer la recrudescence de COVID-19, dans un monde où la moitié de la population n’a pas accès à une protection sociale ou à des soins de santé.

L’Organisation des Nations Unies est consciente depuis longtemps de la nature multidimensionnelle de la pauvreté, qui implique d’également lutter contre les injustices environnementales pouvant résulter des changements climatiques et de la dégradation de l’environnement. Les personnes qui vivent dans la pauvreté et d’autres populations désavantagées risquent de plus en plus d’être exposées à des phénomènes climatiques extrêmes, tels que des inondations, des tempêtes et des sécheresses, ainsi qu’à la dégradation des terres, alors que le monde est confronté à une augmentation « vertigineuse » du nombre de catastrophes climatiques. En outre, les personnes vivant dans la pauvreté qui sont enfin parvenues à adapter leur vie et leurs moyens de subsistance aux conditions environnementales, voient ces conditions évoluer rapidement. En effet, les changements climatiques touchent à la fois à la prévalence et à l’ampleur de la pauvreté, contribuant ainsi aux inégalités. Par conséquent, le rapport sur le développement humain 2020 du PNUD, qui paraîtra prochainement, se penchera notamment sur la manière de raviver notre relation avec la nature et d’améliorer la vie des populations aujourd’hui et à l’avenir – en harmonie avec la planète. 

En dépit des défis monumentaux auxquels le monde est actuellement confronté, la pandémie de COVID-19 nous offre une occasion unique de faire table rase du passé pour construire un avenir plus durable. Sur le terrain, dans 170 pays, le PNUD aide non seulement les pays à se relever des effets socioéconomiques dévastateurs de la pandémie, mais aussi à reconstruire en mieux dans la perspective d’une économie verte inclusive, notamment dans le cadre de sa Promesse climatique. De manière plus générale, nous devons transformer notre production et nos modes de consommation non durables, découpler la croissance économique de la dégradation de l’environnement, et nous attaquer aux causes structurelles des inégalités sociales et environnementales dans nos sociétés. C’est ainsi que nous pourrons concrétiser le Programme 2030, atteindre les Objectifs de développement durable, et réaliser notre ambition mondiale qui est d’enfin éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde.

La Rédaction

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