« Environ 184 000 nouveaux cas de lèpre détectés en 2020 » (rapport de l’OMS)

La lèpre fait partie des Maladies Tropicales Négligées (MTN). Le défaut de traitement de cette maladie a des conséquences néfastes…

La lèpre fait partie des Maladies Tropicales Négligées (MTN). Le défaut de traitement de cette maladie a des conséquences néfastes sur le malade. L’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans son rapport 2021 intitulé « Lutter contre les maladies tropicales négligées pour atteindre les objectifs de
développement durable : feuille de route pour les maladies tropicales négligées 2021-2030 », en a fait cas. Décryptage.

Les maladies tropicales négligées (MTN) sont des maladies anciennes liées à la pauvreté. Au niveau humain, social et économique, elles font peser un lourd fardeau sur plus d’un milliard de personnes dans le monde, principalement dans les zones tropicales et subtropicales parmi les populations les plus vulnérables et marginalisées. Un état des lieux qui nécessite la consolidation des actions, selon la feuille de route pour les maladies tropicales négligées 2021-2030 de l’Organisation Mondiale de Santé (OMS).

Parmi ces MTN, figure la lèpre. Encore appelée maladie de Hansen, c’est une maladie transmissible causée par le bacille Mycobacterium leprae. Elle a une période d’incubation longue d’environ cinq années ou plus. La maladie touche la peau et les nerfs périphériques et peut provoquer des lésions permanentes sur la peau, les nerfs, le visage, les mains et les pieds. La lèpre non traitée peut entrainer des déficiences, des incapacités et l’exclusion.

L’infection peut être transmise par des gouttelettes provenant du nez et de la bouche, lors d’un contact rapproché prolongé avec des patients atteints de la lèpre. Comme pour les autres MTN, la survenue de la lèpre est souvent liée à des conditions socio-économiques défavorables.

Les principales interventions stratégiques

A en croire la feuille de route des MTN 2021-2030 de l’OMS, « il est important de faire une détection précoce par une recherche active des cas, y compris le dépistage des contacts et un traitement rapide par polychimiothérapie ou prophylaxie post-exposition. Cela permet de contenir la propagation de l’infection et d’empêcher les incapacités. Les interventions visant à réduire la stigmatisation et la discrimination aident à réduire leurs conséquences défavorables et à promouvoir l’inclusion des personnes touchées ou concernées au sein de la société ».

Aussi, le conseil et l’éducation à la santé sont-ils essentiels pour aider les patients atteints de la lèpre, leurs familles et leurs communautés à suivre le traitement et à faire face aux conséquences physiques et mentales. Au niveau mondial, en 2020, l’OMS estime le nombre annuel de nouveaux cas de lèpre détectés à 184 000. Par contre, elle note une diminution jusqu’à 62 500 personnes d’ici à 2030.

Les mesures nécessaires pour l’éradication de la lèpre

Selon la feuille de route pour les maladies tropicales négligées 2021-2030, l’OMS a proposé des mesures nécessaires pouvant permettre de combattre la maladie. Au nombre de ces mesures, on peut citer : l’amélioration de la compréhension de la transmission, y compris la transmission des animaux à l’homme, l’amélioration de la compréhension du développement de la réaction, le maintien et le renforcement des capacités pour le diagnostic clinique.

A cela, s’ajoutent  le maintien de l’accès au frottis cutané et aux capacités y afférentes, sans oublier la mise au point d’un test sur le lieu de soins pour la confirmation du diagnostic et la détection de l’infection au sein de la population à risque. L’amélioration du diagnostic des rechutes s’avère aussi très importante, de même que l’étude des médicaments ou les associations de médicaments les plus efficaces pour le traitement de la lèpre et les réactions lépreuses.

Il y a par ailleurs la réalisation des recherches sur d’autres approches préventives comme la chimiothérapie et les vaccins améliorés, la mise en œuvre rapide d’une nouvelle chimio prophylaxie post-exposition (telle que la rifampicine), l’extension du dépistage actif dans les populations ciblées, l’inclusion du diagnostic et du traitement des troubles de la fonction nerveuse dans les composantes des programmes de routine et la promotion de l’accès à l’Eau, Assainissement et Hygiène (EAH).

Roméo Agonmadami

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