VIH : l’ONUSIDA lance un SOS pour l’accès aux soins dans les centres pénitentiaires

Les systèmes pénitentiaires ne permettent pas de bénéficier de manière appropriée aux soins du VIH. Face à ce constat, l’Agence…

Les systèmes pénitentiaires ne permettent pas de bénéficier de manière appropriée aux soins du VIH. Face à ce constat, l’Agence onusienne ONUSIDA, lance un appel à la prévention, au traitement et aux soins du VIH dans les prisons.

Les personnes incarcérées encourent le risque de vivre avec le VIH soit 7,2 fois que les adultes dans la population générale. Le rapport effectué par l’ONUSIDA indique que chez les personnes incarcérées, la prévalence du VIH est montée de 13% depuis 2017. Une situation qui remet en cause les politiques mises en place par les pays, en réponse à cette maladie. Celles-ci ne prennent pas en bonne partie compte des systèmes pénitentiaires.

En effet, un quart de la population carcérale totale est atteinte d’hépatite C. C’est à juste titre que le Directeur régional de l’ONUSIDA pour l’Asie-Pacifique et l’Europe de l’Est et l’Asie centrale, Eamonn Murphy accuse et pense que « les prisons sont trop souvent ignorées dans les efforts des pays pour répondre au VIH. Une approche multisectorielle et multiforme est nécessaire de toute urgence pour sauver des vies, qui comprend l’accès à des aiguilles et des seringues propres, un traitement efficace de la dépendance aux opioïdes et la réduction de la stigmatisation et de la discrimination ».

Sur 104 pays, 6 disposent de programme d’échange

Selon les statistiques renseignées par certains pays à l’ONUSIDA en 2019, sur 104 pays, seulement 6 disposaient de programme d’échange d’aiguilles et de seringues dans au moins une prison. 20 pays sur 102 disposaient de programmes de traitement de substitution aux opiacés dans au moins une prison et 37 pays sur 99 disposaient de préservatifs et de lubrifiants dans certaines prisons.

En dépit du fait que l’ONUSIDA, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) appuient l’extension des services de réduction des risques à toutes les prisons, plusieurs pays semblent ne pas avoir encore compris l’enjeu, à l’exception de 59 dénombrés de par le monde qui proposent un traitement par agonistes opioïdes dans les prisons.

Alors que le nombre de personnes incarcérées connait une hausse de 24%, soit environ 10,8 millions de personnes en 2021, cela augmente ainsi la pression sur des systèmes pénitentiaires déjà boursouflés. Le SOS de l’ONUSIDA vient donc à point nommé pour attirer l’attention des pays qui sont encore à la traine à rallier la marche, à l’instar de la Moldavie, qui dans le cas d’espèce, évolue à une vitesse de croisière.

Les 17 pénitenciers de la Moldavie offrent des services

Plusieurs pays dont la Moldavie ont fait de remarquables progrès dans la prise en charge des personnes atteintes du VIH en milieu carcéral. Et ce, en dépit du flux de migrants enregistrés ces dernières années et des retombées liées à la guerre en Ukraine. Avec un taux de VIH de 3,2% dans les prisons contre 0,4% dans la population générale, le pays a entrepris des actions audacieuses.

Ainsi, les 17 pénitenciers de la Moldavie offrent tous, des services de réduction des risques. Lesquels services, sont entre autres la méthadone (une thérapie agoniste des opioïdes), l’accès aux psychiatres, aux médecins et aux programmes de traitement, l’échange d’aiguilles et de seringues et la prévention, le dépistage, le traitement et les soins du VIH.

Précisons que l’Agence onusienne ONUSIDA, souhaite que 95% des prisonniers et autres, connaissent leur statut sérologique. Un ambitieux objectif sur l’horizon 2025 qui ne peut tenir ses promesses si les gouvernants s’investissent véritablement et valablement dans la lutte.

Ignace Tossou

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