Selon un nouveau rapport publié jeudi par l’UNICEF et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les femmes et les filles sont les plus susceptibles d’approvisionner le ménage en eau. Chaque jour, elles y consacrent la majeure partie de leur temps. C’est une course à laquelle la vitesse d’accélération des filles est deux fois plus supérieure à celle des garçons.
Intitulé « progrès en matière d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène des ménages (WASH) : Un accent sur le genre », le rapport met en évidence les inégalités entre les sexes en matière d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène.
Selon ce rapport, dans leur hargne de s’approvisionner en eau potable, les femmes sont confrontées à d’énormes difficultés et leur sécurité est mise en cause. C’est du moins ce que fait savoir la Directrice de WASH et Climate Environment, Energy and Disaster Risk Reduction (CEED) à l’UNICEF, Cécilia Shaep : « chaque pas qu’une fille fait pour aller chercher de l’eau est un pas loin de l’apprentissage, du jeu et de la sécurité ».
Et d’ajouter que « l’eau, les toilettes et le lavage des mains insalubres à la maison privent les filles de leur potentiel, compromettent leur bien-être et perpétuent les cycles de la pauvreté ». C’est pourquoi, poursuit-elle, « répondre aux besoins des filles dans la conception et la mise en œuvre des programmes d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène est essentiel pour atteindre l’accès universel à l’eau et l’assainissement et la réalisation de l’égalité des sexes et l’autonomisation ».
7 ménages sur 10 contre 3 sur 10
Selon ce rapport basé sur le genre, 1,8 milliard de personnes dans le monde vivent dans des ménages sans approvisionnement en eau potable sur place. Ainsi, sur 10 ménages, il y a sept dans lesquels les femmes et les filles âgées de 15 ans sont plus responsables de la collecte d’eau. Tandis que du côté du sexe opposé, sur 10 ménages, c’est uniquement dans 3 que les garçons se prêtent à cet exercice.
En sus, 7% des filles de moins de 15 ans sont susceptibles d’aller chercher de l’eau contre 4% de garçons. Sans compter bien sûr le trajet kilométrique parcouru pour se procurer ce liquide indispensable aux activités du ménage et de la vie en général. Les filles se voient ainsi privées en bonne partie de leur temps d’éducation, de travail et de loisir. Mieux, elles s’exposent à des risques de blessures physiques et de dangers le long de cette randonnée pédestre.
En effet, les dernières données de l’OMS montrent une dure réalité. 1,4 million de vies sont perdues chaque année en raison d’un manque d’eau, d’assainissement et d’hygiène. « Les femmes et les filles sont non seulement confrontées à des maladies infectieuses liées à WASHS, comme la diarrhée et les infections respiratoires aigües, mais elles sont également confrontées à des risques sanitaires car elles sont vulnérables au harcèlement, à la violence et aux blessures lorsqu’elles doivent sortir de chez elles pour aller chercher de l’eau ou simplement pour utiliser les toilettes », a déclaré Dr Maria Neira, Directrice du département Environnement changement climatique et santé de l’OMS.