L’osmose inverse par l’énergie solaire : c’est le procédé utilisé désormais en Tunisie en matière de dessalement. L’usine Desaltec-z1, a été inaugurée récemment par des ingénieurs Tunisiens.
Le chantier de la station de dessalement de l’eau de Zarzis s’achève finalement. Ce, un an après le début des travaux. L’usine a été inaugurée au cours d’une cérémonie à laquelle a pris part Riadh Ben Khalifa, le Directeur général de la société Solartech-sud, qui mène un projet régional intitulé « Création d’une activité de fabrication de mini centrales de dessalement d’eau thermique utilisant les énergies renouvelables pour favoriser le développement industriel et agricole durable de la région ».
Baptisée « Desaltec-z1 », la station de dessalement affiche une capacité de 3,1 m3 d’eau par heure, pour 4,2 m3 d’eau par heure prélevé du puits, soit un taux de rendement supérieure à 73%. Le procédé de dessalement de l’eau utilisé dans l’usine de Zarzis est l’osmose inverse.
Ce procédé repose sur le principe d’une séparation sel-eau faisant appel à une membrane semi-perméable qui nécessite d’être changée périodiquement. « La station de dessalement de l’eau, alimentée à l’énergie solaire thermique affiche une faible consommation d’énergie électrique de 2 kWh pour 1 m3 d’eau, réduit le taux de salinité de 90% (de 8,9 gramme par litre à 0,7 gramme par litre), peut être contrôlé, mis en marche à distance, et gère efficacement les rejets de saumures », indique l’Initiative régionale d’appui au développement durable (Irada) en Tunisie.
Une initiative innovante développée par 7 ingénieurs Tunisiens
Le projet de station de dessalement de Zarzis a été pensé par Ahmed Friaa, l’ancien directeur de l’École nationale des ingénieurs de Tunis, et mis en œuvre par sept ingénieurs tunisiens sous la supervision de Samir Hamza, professeur de génie mécanique et directeur de l’Institut national des sciences appliquées et de la technologie (Insat) de l’Université de Carthage et Riadh Ben Khalifa, maître de conférences en histoire contemporaine (HDR) à l’Université de Tunis.
En 2017, l’invention a été brevetée par l’Institut national de la normalisation et de la propriété industrielle (Innorpi), un établissement public placé sous la tutelle du ministère tunisien de l’Industrie.
Selon Walid Keskes, l’une des parties prenantes au projet de dessalement, en 2017, une première station expérimentale utilisant l’énergie solaire thermique a été développée, mais elle n’est pas entrée en production car les rendements effectifs n’étaient encore satisfaisants.
Ignace Tossou