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Le Bénin reçoit ses premières doses de vaccins contre le paludisme

Au total, 215 900 doses du vaccin contre le paludisme sont arrivées lundi 15 janvier 2023 à l’aéroport international Cardinal Bernadin Gantin de Cotonou. La cérémonie officielle de réception a été présidée par le Ministre de la Santé du Bénin, Benjamin Hounkpatin et le Coordonnateur Résident des Nations Unies, en présence des chefs d’Agences de l’UNICEF et de l’OMS, ainsi que des responsables de l’Agence Nationale des Soins de Santé Primaires.

Le Bénin marque une avancée significative dans la lutte contre le paludisme avec la réception des premières doses du vaccin contre le paludisme, première cause de mortalité chez les enfants au niveau national. La manifestation d’intérêt pour l’introduction de ce vaccin dans le programme de vaccination de routine soumise par le gouvernement du Bénin a été approuvée par Gavi, l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination, plaçant le Bénin parmi les neuf premiers pays agréés à bénéficier de cette initiative cruciale, notamment le Burkina Faso, le Liberia et le Niger.

Chaque minute ou presque, un enfant de moins de 5 ans meurt du paludisme. Selon l’OMS, en 2021, le monde a enregistré 247 millions de cas de paludisme et 619 000 décès liés à la maladie. Parmi les personnes décédées, 77 % étaient des enfants de moins de 5 ans, dont la majorité vivait en Afrique. Cette dernière, qui est le continent le plus durement touché par le paludisme, a enregistré près de 95 % des cas dans le monde et 96 % des décès liés à la maladie en 2021. Au Bénin, plus de 4,7 millions de cas de paludisme et 10 000 décès avaient été signalés en 2020 parmi les 12,1 millions d’habitants, principalement chez les enfants de moins de cinq ans selon les données de l’OMS.

Depuis 2019, dans le cadre du programme pilote, connu sous le nom de Programme de mise en œuvre du vaccin antipaludique (MVIP), le Ghana, le Kenya et le Malawi administrent les quatre doses du vaccin
antipaludique aux enfants dès l’âge de 5 mois dans les districts les plus touchés. Plus de deux millions
d’enfants ont ainsi bénéficié du vaccin antipaludique dans ces trois pays africains grâce à ce programme.

Résultat : le taux de mortalité toutes causes confondues a chuté de 13 % chez les enfants en âge de
recevoir le vaccin, et le nombre de cas graves et d’hospitalisations liées au paludisme a considérablement
diminué. Le programme pilote a également réussi à susciter l’adhésion au vaccin sans pour autant faire
baisser l’utilisation des autres mesures de prévention contre le paludisme et le recours aux vaccins contre
d’autres maladies.

« Le monde a besoin de bonnes nouvelles »

Coordonné par l’UNICEF et d’autres partenaires, le MVIP est financé par Gavi, l’Alliance du Vaccin, le Fonds mondial et UNITAID, et bénéficie de dons de doses de l’entreprise pharmaceutique GSK, le fabricant du vaccin RTS,S. Ces avancées signifient qu’une mise en œuvre à grande échelle de la vaccination antipaludique dans les régions endémiques pourrait enfin permettre de contrôler la maladie et de sauver des dizaines de milliers de vies chaque année.

Il est important de rappeler que les vaccins antipaludiques ne sont pas suffisants à eux-seuls pour éradiquer la maladie. Il est impératif de les combiner aux mesures de lutte contre le paludisme recommandées par l’OMS qui contribuent à réduire les décès liés à la maladie depuis 2000. Ces mesures
incluent l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide, la pulvérisation intra domiciliaire
d’insecticide à effet rémanent, le traitement préventif intermittent des femmes enceintes, le recours aux
antipaludiques, la prise en charge et le traitement efficaces des cas. Fait important, le MVIP a montré que
l’administration des vaccins en parallèle d’interventions non vaccinales peut renforcer l’adhésion aux
autres vaccins et l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide, et accroître l’accès aux mesures
de prévention du paludisme de manière générale.

« Le monde a besoin de bonnes nouvelles, et celle-ci en est une », a affirmé David Marlow, Directeur
exécutif de Gavi, l’Alliance du Vaccin. « Nous sommes fiers que les parties prenantes qui forment notre
Alliance, notamment les pays africains, aient pris la décision d’investir dans le vaccin antipaludique et d’en
faire une priorité de santé publique, et que ce soutien ait permis la mise à disposition d’un nouvel outil
capable de sauver la vie de milliers d’enfants chaque année. Nous sommes ravis de déployer ce vaccin
historique dans le cadre de nos programmes et de travailler avec nos partenaires pour nous assurer qu’il
est administré en parallèle d’autres mesures vitales
. »

« Ces vaccins pourraient marquer un tournant décisif dans notre combat contre le paludisme », s’est
félicitée Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. « C’est un peu comme si nous faisions entrer
notre meilleur joueur sur le terrain. Cette étape tant attendue, franchie sous la conduite des dirigeants
africains, nous permet d’entrer dans une nouvelle ère en matière de vaccination et de lutte contre le
paludisme, avec l’espoir de sauver la vie de centaines de milliers d’enfants chaque année
. »

Les parties prenantes se réjouissent de cette avancée

« Il s’agit d’une nouvelle avancée révolutionnaire pour les vaccins antipaludiques, qui apporte une lueur
d’espoir alors que, dans le monde, tant d’enfants vulnérables traversent des heures sombres. La livraison
de vaccins antipaludiques à de nouveaux pays d’Afrique offrira une protection vitale à des millions
d’enfants exposés au risque de paludisme
», se réjouit le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur
général de l’OMS. « Mais nous ne devons pas nous arrêter là. Ensemble, nous devons trouver la volonté
et les ressources nécessaires pour déployer largement la vaccination antipaludique, afin que tous les
enfants puissent vivre plus longtemps et en meilleure santé
».

« C’est une avancée considérable dans le déploiement à grande échelle de la vaccination dans la région »,
a indiqué la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Le vaccin, qui protège
les enfants contre les formes graves de la maladie, est un complément vital à l’ensemble des outils de
prévention du paludisme dont nous disposons. Il va nous aider à enrayer la ndance à la hausse du nombre de décès
. »

Le Ministre de la Santé, Benjamin Houknpatin, a indiqué : « La réception officielle des premières doses
du vaccin contre le paludisme marque un coup d’accélérateur dans la lutte contre cette maladie,
notamment pour réduire le taux de mortalité des enfants. Il encourage les populations, en particulier les
parents, à faire vacciner leurs enfants contre le paludisme pour les protéger contre cette maladie mortelle.
Le Ministre de la Santé a ajouté que l’introduction du vaccin contre le paludisme dans le PEV favorisera
l’amélioration globale de la santé et du bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des
adolescents. de cas et à réduire davantage le nombre de décès
. »

Le Coordonnateur Résident des Systèmes des nations unies, Salvator Niyonzima a souligné l’importance
cruciale de l’arrivée des vaccins au Bénin : « L’introduction du vaccin contre le paludisme dans le
Programme élargi de vaccination (PEV) contribuera significativement à la réduction des cas graves et,
surtout, des décès d’enfants liés au paludisme
». Il a particulièrement mis en avant l’importance de
continuer à renforcer les programmes de lutte contre le paludisme, à susciter l’implication des
communautés et à déployer d’autres outils de prévention, tels que les moustiquaires imprégnées
d’insecticide de longue durée, afin de réduire efficacement le taux de mortalité et d’incidence du
paludisme.

Communiqué de presse conjoint

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