Dr Célestin Traoré (Unicef) : « nous renforçons les capacités nationales pour rendre disponibles les vaccins jusqu’au dernier kilomètre »

En prélude à la semaine mondiale de la vaccination qui sera célébrée du 24 au 30 avril prochain, le REMAPSEN…

Dr Célestin Traoré, conseiller régional chargé de la vaccination des enfants au bureau régional de l'Unicef en Afrique de l'ouest et du Centre

En prélude à la semaine mondiale de la vaccination qui sera célébrée du 24 au 30 avril prochain, le REMAPSEN a tenu son webinaire mensuel avec Docteur Célestin Traoré, conseiller régional chargé de la vaccination des enfants au bureau régional de l’Unicef pour l’Afrique de l’ouest et du Centre. Il a opiné sur la thématique « 50 ans du programme élargi de vaccination : succès, défis et perspectives pour la vaccination des enfants en Afrique de l’ouest et du centre ».

La Semaine mondiale de la vaccination, célébrée du 22 au 28 avril 2024, est une initiative lancée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle a pour objectif de rappeler le rôle primordial que jouent les vaccins pour protéger les enfants des maladies évitables.

Dans son intervention, Célestin Traoré, Conseiller régional chargé de la vaccination des enfants au bureau régional de l’Unicef pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a fait savoir que la semaine africaine de la vaccination de cette année célèbre les 50 ans du Programme Elargi de Vaccination (PEV). C’est une opportunité pour les acteurs de la vaccination de célébrer les succès, de relever les défis auxquels nous devons continuer à faire face et d’engager les différents décideurs pour amener les performances de la vaccination aux niveaux souhaités. C’est une occasion pour célébrer les succès, car la vaccination, c’est davantage d’engagement pour les communautés.

Les vaccins : une avancée majeure en santé publique

Dr Célestin Traoré souligne que les vaccins représentent l’une des plus grandes avancées des dernières décennies en matière de santé mondiale. En protégeant les individus contre un large éventail de maladies, les vaccins ont un impact significatif sur la santé des populations, tout en contribuant au développement économique et social. Ils permettent non seulement de prévenir les maladies, mais aussi de réduire les décès et de maintenir la continuité des activités quotidiennes telles que l’éducation.

Avec plus de 20 vaccins disponibles pour protéger contre une vingtaine de maladies, dont la tuberculose, la fièvre jaune, la coqueluche et la Covid-19, les vaccins jouent un rôle crucial dans la lutte contre les maladies infectieuses. Leur efficacité a été démontrée par la réduction des taux de mortalité et la progression vers l’éradication de certaines maladies, telles que la variole et la polio.

« Nous avons des maladies émergentes pour lesquelles nous avons développé des vaccins, notamment la fièvre jaune, le paludisme et la Covid-19. Nous avons aussi certains vaccins traditionnels contre la polio. Il y a toujours des vaccins en cours de développement », fait-il savoir.

Rôle de l’Unicef dans la couverture vaccinale                                            

L’Unicef est une agence spécialisée des Nations unies et qui a dans son mandat la vaccination en plus d’autres interventions dans d’autres secteurs. A ce titre, l’Unicef a une agence qui fournit des vaccins à près de la moitié des enfants du monde. Présente dans près de 140 pays, elle travaille avec les gouvernements, les organisations, la société civile, les entreprises et les donateurs pour rendre les vaccins disponibles à moindre coût et de qualité.

Pour ce faire, elle a des axes d’intervention sur lesquels elle travaille. Le premier axe est la disponibilité des vaccins aux enfants et aux populations qui en ont le plus besoin. Le 2ème axe d’intervention concerne l’achat et l’approvisionnement. L’Unicef travaille sur le circuit de l’approvisionnement du vaccin partant de l’achat jusqu’à la gestion des déchets, en passant par le stockage et la distribution. « A cet effet, nous renforçons les capacités nationales pour assurer la gestion des vaccins pour qu’ils puissent être disponibles jusqu’au dernier kilomètre », justifie le Docteur.

L’axe suivant concerne l’achat. De part sa position et son expérience, l’Unicef négocie avec des laboratoires pour assurer sur le long terme des vaccins à des coûts abordables. A cause de cette capacité de négociation, il arrive à stabiliser et à baisser les prix des produits. L’Unicef se positionne aussi comme une agence qui intervient en matière de vaccination dans le cadre de la durabilité environnementale.

Défis de la vaccination en Afrique de l’Ouest et du Centre            

Malgré les progrès réalisés, la région d’Afrique de l’Ouest et du Centre fait face à plusieurs défis en matière de vaccination. La couverture vaccinale stagne à 69%, bien en dessous des objectifs mondiaux et continentaux. Les disparités géographiques et socio-économiques exacerbent ce défi, entraînant des lacunes dans l’accès aux vaccins, en particulier dans les zones reculées ou touchées par des conflits.

« Depuis les 3 dernières années, notre couverture est stagnante et est à 69% pour cet indicateur contre une couverture globale africaine de 74% pour une couverture globale mondiale de 84% », a-t-il notifié. Il ajoute que « notre région a une performance beaucoup plus faible que les autres régions et cette tendance est un peu baissière par rapport au taux de 71% que nous avions eu en 2019 et cela est dû à l’impact de la Covid-19 sur les systèmes de santé et de vaccination de manière générale »

Un autre défi majeur réside dans la disponibilité des vaccins et la chaîne de distribution. Les pénuries récurrentes de vaccins entravent les efforts de vaccination, compromettant la capacité à atteindre les populations les plus vulnérables. De plus, la pandémie de Covid-19 a amplifié les rumeurs et la désinformation sur la vaccination, alimentant la méfiance et la réticence à se faire vacciner.     

Apports du PEV dans les régions d’Afrique de l’ouest et du centre

Le Programme Elargi de la Vaccination a été mis en place au niveau global par tous les partenaires sous le leadership de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1974. A en croire le conseiller de l’Unicef, l’objectif du PEV était de mettre à disposition des populations des vaccins sûrs à tous les enfants, quelque ce soit leur origine géographique et leur statut sociologue.

Pour lui, le chemin parcouru aujourd’hui à montrer que c’est un succès sur le plan mondial au regard de ce que la vaccination a induit comme changement dans l’architecture de la vaccination et la santé de manière générale.

« Comme résultat, on peut citer l’éradication de la variole en 1977. La vaccination a permis dans notre région par exemple de réduire les décès liés à la rougeole de 25% entre 2000 et 2014. La vaccination a fait en sorte qu’actuellement nous sommes en phase d’éradication de la polio »,

Perspectives pour l’avenir de la vaccination

Pour surmonter ces défis, des perspectives prometteuses émergent pour renforcer les programmes de vaccination dans la région. Un renforcement du système de santé global est essentiel, avec un accent particulier sur la mise en œuvre de stratégies de vaccination optimales et l’amélioration de l’accès aux vaccins dans les zones défavorisées.

L’Unicef joue un rôle clé dans la promotion de la vaccination en travaillant avec les gouvernements, les organisations internationales et la société civile pour rendre les vaccins disponibles à moindre coût et de qualité. En renforçant la chaîne d’approvisionnement, en innovant dans la production et la distribution des vaccins, et en combattant la désinformation, l’Unicef contribue à relever les défis de la vaccination dans la région.

Miodjou

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