Ce sont des chiffres inquiétants malgré le fait que l’Afrique dispose de ressources considérables. Des terres arables en abondance, des réserves d’eau et surtout une population jeune. Ce vivier de jeunesse est une opportunité immense, une « énergie dormante » que l’Afrique peine à exploiter pleinement.
Mais alors, pourquoi ce continent, riche en ressources naturelles et humaines, continue-t-il de lutter contre la faim ? Les experts du FIDA pointent du doigt un ensemble de facteurs complexes.
Selon eux, la fragilité de nombreux pays africains est un facteur clé dans cette équation. La pauvreté persistante, les inégalités et les impacts environnementaux créent un terrain fertile pour l’insécurité alimentaire. À cela, s’ajoutent les conflits internes qui ont forcé plus de 20 millions de personnes à fuir leurs foyers, abandonnant leurs terres et leurs moyens de subsistance. Cette situation contribue à exacerber la crise alimentaire.
Une voie vers la résilience : innovation et adaptation
Le changement climatique joue également un rôle crucial, rendant la production agricole de plus en plus instable. Des périodes de sécheresse plus fréquentes, des inondations imprévisibles, et des sols de moins en moins fertiles fragilisent davantage la sécurité alimentaire. Le ralentissement économique provoqué par la pandémie de Covid-19 a également aggravé la situation, avec des investissements insuffisants dans le secteur agricole et une accumulation de problèmes d’une année à l’autre.
Face à ces défis, le rapport du FIDA propose des solutions innovantes et adaptatives. L’accélération des mécanismes de production agricole, en tenant compte des contraintes climatiques, est essentielle. Par exemple, l’utilisation de variétés résistantes à la sécheresse et la restauration des écosystèmes pourraient renforcer la résilience des communautés rurales.
Les PME, notamment les petits producteurs agricoles, jouent également un rôle vital. Selon le rapport, ces petits producteurs, qui représentent 500 millions d’entreprises à travers le monde, produisent 80% de notre alimentation. Promouvoir et soutenir ces acteurs pourrait ainsi contribuer à inverser la tendance en Afrique.