Tout a commencé par une note discrète entre parents d’élèves. Quelques cas de grippe, disaient-ils. Moins de cinq mois plus tard, le Congo entre dans une ère de surveillance épidémiologique inédite. En effet, le 10 décembre 2024, à Brazzaville, une note anodine circule dans les couloirs d’un établissement scolaire : plusieurs enfants présentent des symptômes grippaux. À première vue, rien d’inquiétant. Mais très vite, les chiffres s’augmentent : 4 à 5 nouveaux cas par jour, plus de 50 patients similaires au Centre Médico-Socia (CMS) de l’Ambassade de France. La Direction de l’Épidémiologie et de la Lutte contre la Maladie (DELM), l’OMS et le CDC Afrique se sont donc mobilisés, car il s’agit désormais d’un signal épidémiologique majeur.
Face à l’urgence, l’OMS et le Ministère de la Santé ont décidé d’agir. Selon l’OMS, une série de réunions techniques a abouti à une décision stratégique. Il s’agit de la création d’un réseau national de surveillance sentinelle de la grippe. Les villes de Brazzaville et Pointe-Noire sont choisies comme zones pilotes. En outre, le laboratoire national de santé publique est équipé en réactifs, matériels et outils standardisés. « Cette dotation va renforcer notre système de laboratoire et relancer la surveillance de la grippe saisonnière », déclare Pr Fabien Roch NIAMA, directeur général du Laboratoire national de santé publique.
Il est à noter qu’à partir de cette année 2025, les sites sentinelles fourniront des données hebdomadaires, partagées avec le réseau mondial de surveillance de la grippe (GISRS). Le Congo devient ainsi le 29e pays à intégrer ce réseau international. « Ce dispositif est crucial pour la sécurité sanitaire du Congo et du monde », affirme Vincent Dossou Sodjinou, représentant de l’OMS.