MTN : des experts de l’UA en synergie d’actions pour leur éradication

Le Bénin a accueilli du mercredi 6 au jeudi 8 mai, la réunion annuelle des experts des États membres de l’Union Africaine sur les Maladies Tropicales Négligées (MTN). Cette réunion a réuni ces experts pour des réflexions poussées afin d’éliminer les Maladies Tropicales Négligées dans un contexte de changement climatique et d’évolution du cadre financier.

Environ 40 % de la population mondiale touchée par les Maladies Tropicales Négligées réside sur le continent africain. Et dans un contexte de changement climatique et d’évolution du cadre financier, l’Afrique se retrouve de plus en plus sous le lourd fardeau de ces maladies. La réunion a donc réuni plusieurs experts venus de différents États membres de l’Union Africaine (UA) autour du thème : « Donner la priorité à l’élimination des MTN dans un contexte de changement climatique et d’évolution du cadre financier » pour des réflexions profondes.

Durant les trois jours, la réunion a permis d’évaluer les progrès des États membres de l’UA dans la mise en œuvre du Cadre continental sur les MTN et l’impact du changement climatique sur le contrôle des maladies à transmission vectorielle, d’une part ; et d’autre part, d’explorer des stratégies de financement durables pour accélérer l’élimination des MTN dans un contexte de financement en constante évolution.

Au cours de la cérémonie d’ouverture, Magetta Sufian, le représentant de la République Unie de Tanzanie, en sa qualité de président du Comité technique spécialisé pour la santé à l’Union Africaine, a attiré l’attention sur la nécessité de parvenir à l’élimination des MTN d’ici 2030. « Le plus important, c’est nous, les Africains. Nous devons nous engager, que ce soit politiquement ou techniquement, afin d’assurer que les Maladies Tropicales Négligées ne soient plus un défi sur notre continent. Lorsque nous nous concentrons sur les années 2030, je pense que c’est dans cinq ans », a-t-il affirmé.

« Renforcer notre ambition collective »

Cette réunion, qui s’est tenue dans un contexte où l’Afrique et la communauté mondiale sont confrontées à une constante évolution, notamment le fardeau persistant des MTN, l’impact du changement climatique sur la transmission des maladies et l’évolution du paysage mondial du financement de la santé, a été une occasion de mener des réflexions pour l’atteinte de cet objectif à l’horizon 2030. C’est à ce juste titre que le thème de la rencontre a mis un accent particulier sur l’élimination des Maladies Tropicales Négligées dans un contexte de changement climatique et d’évolution du cadre financier.

Pour le professeur Julio Rakotonirina, directeur de la Santé et des Affaires Humanitaires à la Commission de l’UA, le thème invite à réfléchir à la meilleure façon d’intégrer l’élimination des MTN dans le renforcement des systèmes de santé, d’adapter les approches aux nouvelles dynamiques climatiques et d’accélérer les efforts vers des mécanismes durables de financement nationaux, en particulier pour les programmes de lutte contre les MTN dans les États membres.

Il rappelle que « malgré les progrès significatifs réalisés par les États membres dans la lutte contre les maladies tropicales qui portent encore 40 % de la charge mondiale de ces maladies, le coût humain et socio-économique de ces infections, touchant particulièrement les populations vulnérables et marginalisées, continue de compromettre nos aspirations inscrites dans l’agenda 2063 pour un continent sain, prospère et résilient. L’adoption récente d’une feuille de route entièrement budgétisée de l’Union Africaine à l’horizon 2030 et au-delà vient renforcer notre ambition collective d’intégrer les services de santé, de mobiliser les ressources internes et d’assurer la sécurité sanitaire pour tous les Africains. »

Actions climat-santé

D’une intervention à une autre, Docteur Isatou Touray, représentante des Partenaires Techniques et Financiers pour la circonstance, a fait un bilan sur les progrès enregistrés par les États membres de l’UA dans l’élimination des MTN. Des progrès qui ne sont pas négligeables. « Jusqu’à présent, 23 nations africaines ont éliminé au moins une MTN, avec plusieurs atteignant l’élimination de plusieurs maladies, y compris la République du Bénin. Ces succès sont uniquement des réussites africaines, des histoires de détermination, de collaboration et d’innovation. Cependant, ce progrès fort évolue maintenant dans un contexte financier qui a dramatiquement changé, caractérisé par le déclin de l’assistance publique au développement et la réduction du soutien international aux programmes de santé mondiale », a-t-elle fait savoir.

Docteur Ali Imorou Bah Chabi, représentant du ministère de la Santé du Bénin, a mis l’accent sur les différents défis tout en réaffirmant le fort engagement du Bénin. « Le Bénin a fait le choix clair de prioriser l’élimination des Maladies Tropicales Négligées comme un levier de développement humain, conformément à notre politique nationale de santé et au plan quinquennal de lutte contre les Maladies Tropicales Négligées 2024-2028, qui vise notamment l’élimination de la filariose en 2026, l’élimination de l’onchocercose en 2030, l’élimination de la schistosomiase et des géohelminthiases grâce à la chimio-prévention scolaire et communautaire d’ici 2030, ainsi que l’intensification de la lutte contre les maladies à manifestation cutanée telles que l’ulcère de Buruli, la lèpre, ainsi que l’élimination du noma à travers des approches intégrées », a affirmé le docteur.

Il n’a pas manqué d’appeler à des actions coordonnées des États et à des réflexions profondes pour un plaidoyer fort, afin que les MTN soient pleinement intégrées dans les plans d’action climat-santé des pays. Il faut noter que les trois jours de réunion ont été meublés par diverses présentations sur les MTN, ainsi que par des tables rondes.

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