Eau de boisson au Bénin : Dr Firmin Adandédji informe sur les défis et perspectives pour la santé des populations 

L’eau censée sauver peut devenir source de maladies si sa qualité n’est pas strictement encadrée. Le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN-Bénin) a organisé son quatrième activité dénommée “Le rendez-vous du REMAPSEN”, le vendredi 13 juin 2025 à Cotonou. Au cours de ce rendez-vous, des journalistes ont été sensibilisés aux graves enjeux sanitaires liés à la qualité de l’eau de boisson au Bénin.

Dr FIrmin Adandédji, chercheur à l'INE

« Eau de boisson au Bénin : défis et perspectives pour la santé des populations ». C’est sur ce thème que les journalistes de REMAPSEN-Bénin ont tenu leur quatrième rendez-vous. Ils ont été reçu par Dr Firmin Adandédji, chercheur à l’Institut National de l’Eau (INE) de l’Université d’Abomey-Calavi afin de s’enquérir des défis et perspectives de l’eau de boisson au Bénin pour la santé des populations.

A l’entame de cette rencontre, Dr Firmin Adandédji a fait un rappel sur les types d’eau. « Les types d’eau qu’on retrouve généralement sont les eaux souterraines, qui constituent la première source d’approvisionnement pour les populations. Il y a également les eaux de surface qui sont utilisées et les eaux atmosphériques qui constituent les eaux de pluie », a rappelé le spécialiste. Mais leur qualité dépend directement de l’environnement humain. « Tout ce que l’homme fait autour de l’eau constitue des éléments qui déterminent sa qualité », a-t-il souligné.

Dr Adandédji a mis en évidence plusieurs sources de contamination. Il faut noter à cet effet que le manque d’hygiène, l’assainissement déficient, la contamination fécale et l’usage excessif d’engrais chimiques sont des causes majeures. Dans certaines eaux souterraines, on retrouve des nitrates transformés en nitrites, des substances dangereuses pour la santé. 

Des études récentes menées à Abomey-Calavi montrent qu’environ 30 % des puits analysés sont contaminés. Dans des quartiers comme Agori, Cité-la-Victoire ou Jouhadié, des coliformes fécaux ont été détectés. Le chercheur déplore également l’absence de respect des distances réglementaires entre latrines et points d’eau, notamment dans les zones rurales où les enfants de 1 à 14 ans sont les plus exposés à des pathologies hydriques : diarrhées, dermatoses, typhoïde.

Au plan réglementaire, le Bénin s’est doté du décret n°2001-094 du 20 février 2001 fixant les normes de qualité de l’eau potable. « On ne doit pas retrouver les germes comme les coliformes fécaux, les coliformes totaux, les E.coli, les salmonelles et autres germes qui sont qualifiés de germes banals ou autochtones et qui constituent des éléments dérangeants pour la santé des populations », a précisé Dr Adandédji. Autre dérive pointée : la prolifération des forages privés.

« D’autres personnes, lorsqu’on autorise la mise en œuvre d’un forage à usage personnel, se mettent à vendre ces eaux aux populations qui les consomment. Alors qu’il faut garantir et assurer vraiment la qualité de cette eau. Quand elle n’est pas contrôlée, elle constitue un danger pour la population  », a averti le chercheur. Il rappelle que toute mise sur le marché de l’eau doit être précédée d’analyses et d’autorisations délivrées par les autorités compétentes.

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