« Accès à une information fiable sur la santé menstruelle : enjeu d’autonomie et de justice » : c’est sur ce thème que s’est déroulé le septième ‘’rendez-vous du REMAPSEN’’. Animée par Ekoundayo Irada Laurence Ahissou, consultante en droits à la santé sexuelle et reproductive (DSSR), cette rencontre a mis en lumière les enjeux de l’accès à une information fiable sur la santé menstruelle, dans une optique de justice sociale et de promotion de l’autonomie des filles et des femmes, en particulier en Afrique.
Lors de son intervention, elle a insisté sur la nécessité d’améliorer l’accès à l’information sur les menstrues tout en combattant les stigmatisations et les tabous persistants. Selon elle, la responsabilité est collective et doit impliquer parents, enseignants et l’ensemble de la communauté pour mettre fin à ce qu’elle qualifie de « violation des droits menstruels au Bénin et un peu partout dans le monde. »

Ekoundayo Irada Laurence Ahissou a exhorté les communautés à changer de perception vis-à-vis des filles menstruées : « Je voudrais dire aux communautés en général de ne pas prendre les filles menstruées comme des filles qui sont impures ou qui portent la poisse mais de les prendre comme des personnes qui sont habilitées à concevoir puisqu’en réalité nous sommes toutes et tous nées d’une mère, donc d’une fille qui est devenue une femme menstruée », a-t-elle rappelé.
Elle estime que mettre fin aux tabous menstruels est une condition indispensable au développement et à la construction d’une société inclusive, où aucune fille n’est mise à l’écart en raison de son cycle menstruel. Sur le plan scolaire, Laurence Ahissou plaide pour que des documents officiels et livrets éducatifs soient élaborés afin d’outiller parents et enseignants dans l’accompagnement des jeunes filles menstruées, et ce, au moins jusqu’à leur majorité. Elle souligne également que, même après 18 ans, certaines femmes continuent à vivre leurs menstruations avec difficulté, ce qui rend l’accompagnement toujours pertinent.
Dans un contexte où les filles menstruées sont encore marginalisées, il est à noter que ce plaidoyer s’inscrit dans une dynamique de promotion de la justice menstruelle au Bénin, visant à protéger la dignité des femmes et des filles et à garantir leurs droits fondamentaux.