L’Afrique se mobilise pour une lutte anti-tabac aboutie

La 1ère Conférence africaine sur la lutte antitabac et le développement se déroule virtuellement du 26 au 28 octobre sur…

La 1ère Conférence africaine sur la lutte antitabac et le développement se déroule virtuellement du 26 au 28 octobre sur le thème : « Une Afrique sans tabac : un appel urgent pour une action conjointe. » Décideurs politiques, chercheurs, défenseurs de la cause et experts en santé publique échangent en vue de trouver les stratégies adéquates pour endiguer l’omniprésence de l’industrie du tabac en Afrique.

Consacrée à la cérémonie d’ouverture, la journée du mardi 26 octobre a également été dédiée aux travaux liminaires. La session plénière a porté sur « le paysage de la lutte antitabac en Afrique et la relation entre l’usage du tabac et la Covid-19. » Et les sessions parallèles ont abordé « la durabilité de la lutte anti-tabac : paysage des financements de la lutte et les défis à surmonter pour établir des financements pour la lutte anti-tabac » et « le partage d’expériences des preuves sur mesure de la lutte anti-tabac. »

En effet, comme l’annonçait le Directeur du Centre pour la lutte antitabac en Afrique, Dr Jim Arinaitwe : « la conférence est organisée pour accroître l’accès aux connaissances spécifiques sur la lutte antitabac dans le contexte africain et pour être en mesure de soutenir les interventions de lutte antitabac fondées sur des données probantes sur le continent. » Etant une première en Afrique, ces assises viennent marquer l’engagement du continent dans la lutte contre ce fléau qui décime la jeunesse africaine.

« L’affirmation de l’industrie selon laquelle certains de ses produits sont plus sûrs n’est pas vraie. Et l’ingérence de l’industrie du tabac se produit de manière subtile, car prétendre que les nouveaux produits sont plus sûrs que les cigarettes conventionnelles sans preuve est quelque chose que nous ne devrions pas accepter », réfute Caleb Ayong, Responsable de la communication african tobacco control Alliance (CA). La preuve que la lutte s’annonce sans merci.

Les points forts et améliorations de la lutte

En Afrique, environ 8 millions de personnes meurent du tabagisme. 10% de ce nombre meurent à cause du tabagisme passif. « Le tabac menace la main-d’œuvre actuelle et future de l’Afrique », alerte professeur Emmanuel Nnadozie  de l’African Capacity Building Foundation (ACBF), à l’ouverture de la conférence antitabac.

Depuis le début de cette lutte, l’Afrique a fait des progrès importants. Au total, 44 des 47 pays de la Région afro de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont signé la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac. 36 de ces pays ont adopté des lois pour réglementer le tabac et restreint le tabagisme dans les lieux publics.

Cependant, des niveaux d’amélioration restent à atteindre. Comme par exemple l’augmentation de la taxation des produits du tabac pour dissuader les consommateurs. Sur ce volet, seulement quatre pays ont atteint l’objectif recommandé d’une taxe d’accise s’élevant à 70% du prix total du produit. Dans certains pays, c’est la production de tabac qui apporte des moyens de subsistance à une frange de la population. Un aspect de la lutte qui doit attirer l’attention au même titre que le manque de ressources humaines et financières pour la lutte antitabac en Afrique.

« Nous avons tendance à nous concentrer sur l’industrie du tabac et ils – au lieu de nos solutions – deviennent la conversation, regrette Dr Ahmed Ogwell  Ouma  du Centre africain de contrôle des maladies. Changez le récit. Ne parlez pas de l’industrie, mais des solutions possibles et engagez-vous avec les décideurs politiques. » Place à la deuxième journée réservée au tabagisme et aux avancées en direction d’une politique et du développement de la lutte antitabac en Afrique.

Michaël Tchokpodo

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